Les sociétés de biotechnologies, ces chrysalides devenues papillons

Il paraît loin le temps où les sociétés de biotechnologies étaient presque assimilables à des jetons de casinos. Longtemps considéré comme hautement risqué et très capitalistique, le secteur change de visage. Car une certaine sélection naturelle s'est opérée sur la pléthore de projets présentés à la communauté financière au début des années 2000. Et cela à mesure que les recherches cliniques ont, pour certaines d'entre elles, débouché sur des succès commerciaux. Selon les équipes de la banque Pictet, les annonces cliniques positives ont dominé les débats tout au long du troisième trimestre. « Le Denosumab (Amgen) a montré sa supériorité dans le traitement du cancer, le Benlysta (Human Genome Sciences) s'est avéré efficace contre le lupus, et le Revlimid (Celgene) a atteint ses objectifs dans le traitement du myélome récemment diagnostiqu頻, notent les experts. Le tout dans un contexte spéculatif alimenté soit par des majors pharmaceutiques en quête de relais de croissance, soit par la volonté de certains groupes de biotechnologie de concentrer leurs efforts de recherche. Toujours est-il que les groupes de biotechnologie se montrent plus défensifs et plus dynamiques que leurs grandes s?urs de l'industrie pharmaceutique. D'après les spécialistes de Pictet, les bénéfices par action de la sphère des biotechnologies pourraient croître en moyenne de 20?% à 25?% par an entre 2009 et 2010, soit 15 à 20 points de plus que les grands laboratoires pharmaceutiques. Mais, l'arbitrage du marché en faveur des valeurs cycliques durant le rebond des marchés actions amorcé le 9 mars a affecté les titres des as du développement moléculaire. quasi bradésAu cours des huit derniers mois, l'indice MSCI World a bondi de près de 60 %, tandis que le MSCI World Biotech a connu une progression limitée à moins de 13 %. Conséquence, les représentants cotés du secteur sont quasi bradés. « Les valorisations restent proches de leur plus bas niveau depuis dix ans, les titres de la plupart des sociétés de biotechnologie s'échangeant à 20 fois les profits attendus en 2010 et à 4,2 fois le chiffre d'affaires », estime Michael Sjöström, gérant du fonds Pictet Biotech.Selon lui, le nombre d'homologations de médicaments atteindra, voire dépassera, en 2009 les niveaux des années précédentes. Une aubaine à l'heure où les portefeuilles de produits des grands groupes pharmaceutiques ne sont pas assez garnis pour faire face à la montée en puissance de la concurrence des fabricants de génériques. Michael Sjöström table sur un rythme de croissance annuel des ventes des entreprises de biotechnologies compris entre 15?% et 20?% au cours des trois prochaines années. De leur côté, les géants de la pharmacie pourraient devoir se contenter d'un taux de progression de 2?% à 4?%. À moins de recourir au levier des acquisitions, qui ne manquera pas d'entretenir une prime spéculative sur les cours des biotechs. Fabio Marquetty actio
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