General Motors entame sa dénationalisation

Alors, General Motors rendu au capitalisme ? On n'en est pas encore là. Mais le constructeur automobile, qui fut le symbole de la multinationale pure et dure à l'américaine avant sa banqueroute et sa nationalisation, devait déposer mardi son projet d'introduction en Bourse, selon des sources citées par l'agence Reuters.GM doit céder 365 millions d'actions à un prix unitaire compris entre 26 et 29 dollars (20 à 23 euros). Soit un peu plus que les 20 à 25 dollars envisagés le mois dernier par Ed Whitacre, président non exécutif de GM. Le groupe de Detroit fixera le prix officiel de son introduction le 17 novembre, la cotation devant débuter le lendemain sur les Bourses de New York et Toronto. Il espère lever 10,6 milliards de dollars (8 milliards d'euros).La société de Detroit serait valorisée entre 50 et 60 milliards de dollars (38 à 46 milliards d'euros), contre 48 milliards de dollars pour Ford qui a échappé à une pitoyable banqueroute. L'introduction en Bourse, près d'un an et demi après la sortie de faillite, devrait permettre au Trésor américain de réduire sa part dans GM, la faisant passer de 61 % à 43 % selon Reuters. Soit beaucoup plus, quand même, que les 15 % que l'État français détient dans Renault. L'État fédéral canadien et la province de l'Ontario passeraient de 11,7 % à 9,6 %, tandis que le fonds de pension détenu par le syndicat américain UAW verrait sa part tomber de 17,5 % à 15 %.Sous perfusion des 50 milliards de dollars (38 milliards d'euros) d'argent des contribuables injectés par les pouvoir publics, délesté de ses « mauvais actifs », désendetté, restructuré à la hache sans se soucier des conséquences sociales, GM est aujourd'hui en pleine forme. On le serait à moins. Même si, devant les pressions du Congrès, il conservera tout de même 800 distributeurs de plus que prévu aux États-Unis, soit 4.500.Sérieux problèmes structurelsDans ces conditions, le constructeur a affiché au premier semestre un bénéfice net de 2,2 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros). Après... 90 milliards (60 milliards d'euros) de pertes cumulées. Malgré l'argent frais, GM n'en reste pas moins confronté à de sérieux problèmes structurels, qui l'ont amené progressivement à la faillite. Sa part de marché aux États-Unis et en Europe reste, en effet, orientée à la baisse. Ce qui prouve que les nouveaux modèles, pourtant de bien meilleure qualité d'après les dernières enquêtes de satisfaction des clients, ne réussissent pas à renverser la tendance. Fâcheux. Alors que Ford regagne, lui, de la pénétration. Certes, GM a réussi à sortir du rouge dans ses cruciales opérations nord-américaines, mais il continue de perdre de l'argent sur le Vieux Continent.Heureusement, GM peut compter sur ses points forts traditionnels que sont la Chine, où il dispute habituellement la première place à Volkswagen, la Corée où il dispose de la filiale GM Daewoo qui conçoit ses produits mondiaux, le Brésil où il est l'un des trois premiers acteurs historiques avec Volkswagen et Fiat. Mais ce n'est pas suffisant.
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