600 réformes des systèmes scolaires au banc d'essai

La publication, le 7 décembre, de l'étude Pisa 2009 de l'OCDE sur les performances des élèves ne manquera pas de soulever, une fois de plus, les questions de la qualité de l'école française et des moyens qui y sont alloués, en période de restrictions budgétaires. Les leviers d'économie actionnés par le gouvernement (notamment 50.000 suppressions de postes depuis 2007) sont-ils à même de faire progresser la France ?Après avoir identifié en 2007 les facteurs de succès des systèmes scolaires, le cabinet McKinsey vient de publier une étude sur « les clés de l'amélioriation continue des systèmes scolaires ». Ou comment rendre plus performant l'enseignement, sans pour autant dépenser plus. Analysant 600 actions mises en oeuvre dans 20 pays, McKinsey fait deux constations : « Il est possible de progresser rapidement, en 6 ans, explique François Bouvard, directeur associé de McKinsey France. Par ailleurs, au-delà d'un tronc commun de fondamentaux, il faut utiliser d'autres leviers spécifiques adaptés au stade d'évolution des systèmes éducatifs. » Deux pistes fortes se dégagent : « Favoriser la transmission des bonnes pratiques pédagogiques au sein d'un établissement et renforcer les marges de manoeuvre des structures locales », résume François Bouvard. Ainsi, pour une large majorité des systèmes qui ont progressé (Singapour, Hong Kong, l'Ontario, au Canada, le Land de Saxe, en Allemagne), 72 % des mesures étudiées sont liées aux processus d'enseignement et à des modes opératoires locaux plutôt que centralisés. Avec une constante, la valorisation des parcours de carrière et l'accompagnement des jeunes enseignants. L'Ontario a ainsi aménagé des temps de préparation des cours et d'analyse des pratiques en commun. « Mais nous n'avons pas constaté de corrélation entre l'amélioration des systèmes et une hausse significative des moyens », relève François Bouvard. En d'autres termes, il appartient aux pays de mettre les bons moyens au bon moment et au bon endroit.Capacités d'initiativeUne adresse à la France, qui peine à passer de l'échelon « bon » à « très bon ». « Le système centralisé français a permis d'atteindre un bon niveau de performance. Pour aller au-delà, il faut maintenant accroître les marges de manoeuvre au niveau local », note François Bouvard. Pour McKinsey, la France doit en priorité « renforcer le développement professionnel des enseignants et leurs pratiques pédagogiques sur le terrain » et développer les capacités d'initiative des rectorats et des établissements. De quoi alimenter le débat pour la présidentielle 2012. Clarisse Jay
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