La Grèce inquiète de plus en plus la zone euro

Finances publiques« Les problèmes de la Grèce sont les problèmes de la zone euro », résumait, mercredi à l'issue de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne, Joaquin Almunia, commissaire européen pour les Affaires économiques et monétaires.Le risque d'une faillite du pays est clairement écarté. « Si nécessaire, les autres pays de la zone lui apporteront leur soutien financier, sous une forme qui, d'ailleurs, n'est pas précisée », souligne Bruno Cavalier, chez Oddo Securities. Le conseil Ecofin a donc donné jusqu'à février prochain à Athènes pour adopter une politique de réduction des déficits publics. « La pression devrait être maintenue », a assuré Joaquin Almunia. Alors que la zone euro voit ses perspectives économiques s'améliorer, les partenaires européens ont quelques doutes sur la capacité de la Grèce à s'autodiscipliner. L'économie ploie sous le fardeau d'une dette colossale (113,4 % du PIB estimé en 2009 et 120,8 % pour 2010).Sans compter le point noir des statistiques. En septembre, le gouvernement grec avait révisé en hausse le déficit pour cette année à 6 % du PIB contre 3,7 % précédemment. En octobre, peu après l'arrivée des socialistes au pouvoir, la nouvelle estimation s'affichait à 12,7 % du PIB. Devant cette anarchie des chiffres, Bruxelles a envoyé à Athènes une équipe de statisticiens d'Eurostat pour y voir plus clair.« Le chiffre est impressionnant en lui-même mais il est surtout inquiétant par le fait que ce déficit est surtout structurel. S'il n'était dû qu'à la récession, il y aurait des circonstances atténuantes », relève Bruno Cavalier.chasse à l'évasion fiscaleLe ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, entend ramener à 9,1 % du PIB le déficit l'année prochaine. Il compte notamment sur une réforme du système des retraites et des impôts pour y parvenir, le pays pâtissant d'une importante évasion fiscale. Indice de la gravité de la situation, le riche patrimoine de l'Église orthodoxe pourrait pour la première fois être taxé. La chasse à l'évasion fiscale a toutefois ses limites, et un programme de réductions de dépenses, suggéré par le gouverneur de la Banque centrale, Georges Provopoulos, apparaît inévitable. Mais Athènes devra composer avec une agitation sociale, un an après les émeutes d'Athènes. Des manifestations sont prévues dimanche et lundi. Cela servira de test au gouvernement pour mesurer sa marge de man?uvre.Robert Jule
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