Christine Lagarde appelle à un « exercice de solidarité »

Qui paiera la facture de l'aide à la Grèce ? Les États ne devraient pas être les seuls à contribuer. Les banques, aidées voire sauvés par ces derniers pendant la crise financière, devront faire un effort, en vertu d'un « exercice de solidarit頻 que la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a appelé de ses voeux dimanche. Sa requête est loin d'être isolée. « Tous les ministres sont d'accord pour voir ensemble, avec les représentants des secteurs bancaires et financiers de leurs pays respectifs, quelles contributions volontaires les banques » pourraient apporter, a indiqué le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion à Bruxelles.Christine Lagarde « espérait » dimanche que « tout le monde examinera ce qu'il peut faire » et notamment « que le secteur financier regarde aussi ce qu'il peut faire ». Dans un entretien au « Monde » dans son édition de mardi, elle n'a donné aucune précision. Elle a seulement déclaré : « Il faut que les banques maintiennent les engagements qu'elles ont dans ce pays. » Du côté de la Fédération bancaire française ou d'établissements, on ne disposait d'aucune précision sur une aide éventuelle.En revanche, en Allemagne, la question de la participation des banques au sauvetage financier de la Grèce a été posée dès la fin de la semaine dernière. La coalition au pouvoir à Berlin, y compris les libéraux, a fortement « invit頻 les établissements financiers à donner leur obole « de façon volontaire » à Athènes, dans la mesure où le soutien au gouvernement hellénique vise également à sauvegarder les 45 milliards d'euros d'engagements détenus par les banques allemandes dans le pays.irritation dans le secteurDimanche, Angela Merkel avait ainsi assuré qu'elle « saluerait fortement » une participation des banques. Selon les médias allemands, le président de la Deutsche Bank, le premier groupe financier du pays, Josef Ackermann, aurait lancé une tournée du secteur pour obtenir des fonds pour Athènes. On évoque ainsi un prêt de 500 millions de la part de la Deutsche Bank à la Grèce aux mêmes conditions que celles du gouvernement allemand. Toujours selon la presse allemande, les assureurs Allianz et Munich Re auraient donné leur accord pour des prêts de 300 et 200 millions d'euros respectivement. En tout, Josef Ackermann pourrait déjà compter sur un montant compris entre 1 et 2 milliards d'euros. Aucune annonce officielle n'a cependant encore eu lieu, car il semble que l'initiative du banquier le plus puissant du pays suscite une certaine irritation dans le secteur. Quoi qu'il en soit, le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, a par ailleurs précisé que l'aide des acteurs privés s'ajouterait à l'aide allemande prévue par l'accord européen.Romaric Godin à Francfort et G. L. S.
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