Absolut sauve les résultats de Pernod Ricard

Merci Absolut ! La célèbre vodka fait l'effet d'un baume sur les résultats annuels 2008-2009 de Pernod Ricard, frappé par la crise. Grâce à cette marque du suédois Vin & Sprit, acquis le 23 juillet 2008, le chiffre d'affaires du numéro deux mondial des vins et spiritueux a crû d'un honorable 9 %, alors qu'il serait resté stable (? 0,4 %) à périmètre constant. Surtout, l'incroyable rentabilité d'Absolut (+ de 80 %) a fait grimper la marge opérationnelle du groupe de 2,5 points, à 25,6 %. « Cette amélioration de nos résultats était un des principaux objectifs de cette acquisition », s'est félicité le directeur général délégué Pierre Pringuet, qui s'est aussi réjoui d'avoir déjà dégagé 110 millions d'euros de synergies sur les 150 millions visés suite au rachat.Passée la bonne nouvelle, les performances du groupe sont donc toutes relatives. Les 14 marques phares (Chivas, Martell, Ballantine's, Malibu, Ricard?), qui, suite à une politique de valorisation tous azimuts, progressaient lors du dernier exercice de 5 % en volume et de 11 % en valeur, chutent cette année de 4 % en volume et se maintiennent tout juste en valeur. À peine mentionnées l'année dernière, les marques locales, souvent moins chères, font, quant à elles, de très bons scores, bénéficiant du report d'achat des consommateurs vers des alcools plus abordables. C'est le cas notamment de Royal Stag en Inde (+ 22 %), Wyborowa en Pologne (+ 18 %) ou Clan Campbell en France (+ 8 %). Le résultat opérationnel courant, qui progresse de 4 % en organique, doit aussi être relativisé puisqu'il s'accompagne d'une baisse de 7 % des investissements publi-promotionnels. « Quand le consommateur n'est pas de bonne humeur, inutile de parler avec lui », commente le directeur général.signe positifPourtant, ces symptômes de crise s'accompagnent de signes de guérison encourageants. La grande vague de déstockage des clients distributeurs, responsable en grande partie de la chute de 13 % des ventes entre janvier et mars, semble s'être calmée au quatrième trimestre (? 3 %). Un signe positif, qui corrobore les observations en ce sens effectuées dans d'autres secteurs du luxe comme la parfumerie ou l'horlogerie.Par zone géographique, les résultats sont très contrastés. Des pays comme la Thaïlande ou la Corée du Sud ont pris la crise de plein fouet, sans parler de la Russie jugée « sinistrée », avec des ventes en recul de 30 % à 40 %. Les États-Unis ont connu de grandes difficultés à cause de la baisse de fréquentation des bars et des reports d'achat vers les marques moins chères. De même que la majorité des pays d'Europe. À l'exception de la France, où la baisse des coûts et la hausse des prix de certaines marques (Mumm, Clan Campbell) ont permis de limiter la casse. Au contraire, la Chine et l'Inde ou encore l'Afrique du Sud, l'Australie et le Moyen-Orient laissent envisager une rapide reprise de la politique de valorisation maison.Globalement, Pierre Pringuet se déclare donc résolument « confiant » pour l'exercice 2009-2010. Il s'engage d'ailleurs à réinvestir rapidement en publicité, notamment aux États-Unis. Pour autant, les frais de structure, déjà réduits de 59 millions cette année, seront encore diminués l'année prochaine, de même que les investissements industriels, en baisse de 25 millions en 2009 et de 50 millions environ en 2010. Enfin, le désendettement continue. Passée de 12 à 10,8 millions d'euros sur l'exercice, la dette nette baissera encore grâce à la poursuite du programme de cessions d'actifs (700 millions déjà réalisés sur le milliard annoncé) et à la priorité donnée à la génération de free cash-flow.
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