Le PS trouve une nouvelle occasion de se diviser

Entre elles, la guerre n'a jamais cessé. Même habillée de phrases réciproquement élogieuses, la trêve entre Ségolène Royal et Martine Aubry n'était pas faite pour durer. En s'emparant en flibustière des thèmes de la « rénovation » chers au c?ur de l'ex-candidate à la présidentielle de 2007, la première secrétaire du PS a fait chauffer la poudre le week-end dernier à La Rochelle.Privée d'oxygène sur le cumul des mandats ou l'organisation de primaires pour l'élection présidentielle de 2012, Ségolène Royal a contre-attaqué en prenant à revers toute la classe politique, unanime jusqu'alors dans l'approbation du principe d'une taxe carbone.La présidente de la région Poitou-Charentes ferraille contre une « taxe inefficace écologiquement et qui prend du pouvoir d'achat aux Français ». « Il y a d'autres solutions, comme le bonus-malus. La règle du pollueur-payeur et la taxation des superprofits des compagnies pétrolières également », a-t-elle déclaré hier au « Parisien ».Cette prise de position a suscité la colère des écologistes, qui dénoncent la « démagogie » de la socialiste. Pas de quoi désarçonner Ségolène Royal, qui affirme désormais qu'elle est peut-être la « meilleure candidate écologiste » pour 2012, elle qui plaide pour le développement prioritaire des alternatives aux énergies fossiles et défend un bilan « vert » en Poitou-Charentes.cacophonieCette stratégie gêne en tout cas Martine Aubry, qui a appelé les anciens partenaires de la gauche plurielle ? Verts, communistes et radicaux de gauche ? à construire « une maison commune » avec les socialistes, en vue des échéances régionales, présidentielle et législatives. Lors de son bureau national, mardi, le PS a rappelé qu'il était favorable à une « fiscalité écologique pédagogique », via « une contribution étendue à toutes les sources d'énergie, y compris l'électricité et le nucléaire ». « Le produit serait intégralement consacré à des compensations sociales liées à la lutte contre le changement climatique », a expliqué Laurence Rossignol, secrétaire national du PS à l'Environnement.Dans son interview au « Parisien », Ségolène Royal juge cela « abstrait et virtuel ». Pour le PS, la présidente de Poitou-Charentes « parle en son propre nom » sur la taxe carbone. Les blessures du congrès de Reims sont bien en train de se rouvrir. Dernière prise de position cacophonique, celle de Manuel Valls, qui est, lui, favorable à la taxe (lire page 9). Hélène Fontanaud
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