Reprise « plus précoce que prévu » pour le G20

Un peu moins d'un an après la faillite de Lehman Brothers, qui avait menacé de plonger le monde dans une profonde dépression, les grands argentiers du G20 se retrouvent ce soir et demain à Londres. L'impression de chute libre qui avait alors saisi la planète finance a laissé la place au sentiment que le plus gros de la crise est passé. « La reprise arrive plus tôt que prévu », se réjouit l'OCDE dans un exercice de prévisions intérimaires.Alors que les déficits publics atteignent des niveaux sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale sur fond de taux d'intérêt historiquement bas, les ministres des Finances et les banquiers centraux des principales économies de la planète entendent engager les débats sur une stratégie coordonnée de sortie de crise. L'enjeu ? Ramener les déficits publics et les taux d'intérêt vers des niveaux plus raisonnables sans pour autant étouffer les germes d'une reprise extrêmement fragile.Après cinq trimestres consécutifs de recul, l'activité au sein du G7 devrait progresser de 1,2 % en rythme annualisé au troisième trimestre 2009 et de 1,4 % au quatrième, selon l'OCDE. Pas de quoi pavoiser donc. « Le rythme de l'activité restera faible pendant une bonne partie de l'année », met en garde l'OCDE. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, estime lui aussi que l'économie mondiale montre des « signes croissants de stabilisation. » Mais l'institution monétaire ne table que sur une minuscule croissance de 0,2 % en 2010 au sein de la zone euro.signaux positifs L'OCDE note des signes « encourageants ». Sur le front financier, les banques se prêtent à nouveau de l'argent à des taux raisonnables, les conditions de crédit commencent à se détendre et les marchés actions reprennent de l'altitude. Sur le front immobilier, les marchés britannique et américain donnent des signes de stabilisation. Côté industrie, le commerce mondial, qui s'est effondré de 30 %, redémarre. Après avoir très fortement réduit leurs stocks, les entreprises sont à nouveau contraintes d'augmenter les cadences de production. Face à ces signaux positifs, l'endettement des ménages et des États ne risque-t-il pas d'entraver la reprise ? « Il faut tenir compte de ce qui s'est passé pendant la récession, estime le chef économiste de l'OCDE, Jorgen Elmeskov.  L'effondrement de la croissance s'explique notamment par la chute de l'investissement et les Américains ont commencé à se désendetter, ce dont témoigne la forte hausse de leur taux d'épargne. »Dans ce contexte, « les gouvernements devront continuer à stimuler leurs économies alors que l'accroissement du chômage et la faiblesse des marchés immobiliers freinent toujours la demande des ménages », indique l'OCDE.
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