L'érosion des stocks fait grimper le coton

matières premièresUn temps ralentie, la folle épopée du coton américain, exporté vers la Chine avant d'être renvoyé sous forme de jeans en Europe, est repartie. La semaine dernière, les ventes de coton du premier exportateur mondial ont bondi de 51 % à 250.684 balles*. Ce qui a immédiatement dopé les cours du contrat pour le mois de mars, qui gagnait 1,6 % à 74,75 cents hier, prolongeant un rallye de 50 % sur 2009. Si la crise a durement touché la fibre végétale, dont la consommation a plongé de 12 % en 2008, il semble que la demande ait bien redémarré. D'ailleurs, selon l'International Cotton Advisory Committee, les stocks s'amenuisent : ils devraient reculer de 13 % en 2010, pour atteindre 49,1 millions de balles aux États-Unis. Il s'agirait de la plus forte chute des stocks jamais constatée depuis 2003. Un thème qui explique que la spéculation redémarre sur le coton. Car en face de réserves qui s'amenuisent, la production de coton a tendance à reculer.meilleur prixLes États-Unis devraient voir leur production ralentir de 5,1 % à 22,2 millions de tonnes, alors que les agriculteurs arbitrent en faveur de cultures plus lucratives comme l'arachide ou le soja. La Chine est frappée par le même phénomène : la faiblesse relative des cours sur les années passées a poussé les paysans à chercher des activités plus rentables ; la production chinoise est attendue en recul de 16 % pour cette saison, à 6,8 millions de tonnes, ce qui devrait pousser les industries chinoises à importer plus de fibres. Et le Pakistan devrait aussi voir sa récolte reculer : seule l'Inde pourrait augmenter ses ventes au-delà de ses frontières cette année. La tendance haussière des cours est providentielle pour les producteurs africains, en pleine récolte, qui peuvent ainsi négocier un meilleur prix pour se délester du coton de l'année précédente. En faisant des victimes parmi les plus petits négociants, dont certains ont dû mettre la clé sous la porte après le brusque retournement du marché en mars 2008, la crise du coton a aussi renforcé la position de l'intermédiaire Louis Dreyfus, désormais en position de force face aux petits producteurs.Aline Robert *une balle pèse 500 livre
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