Le smartbook, nouveau créneau entre ordinateur et téléphone

Au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, les premiers smartbooks vont faire leur apparition. À mi-chemin entre le netbook et le smartphone, ce nouveau terminal mobile pourrait bien rebattre les cartes de l'industrie informatique et des télécoms. Le concept du smartbook est simple : garder les avantages du mini-PC qu'est le netbook (légèreté, autonomie, puissance, écran, clavier) tout en réduisant sa taille et en faire une machine connectée en permanence et dotée de fonctions téléphoniques 3G.système d'exploitation gratuitÉtonnamment, les promoteurs de ce nouvel équipement numérique sont les fabricants de puces pour téléphones mobiles comme Qualcomm, Nvidia ou Freescale. Ces sociétés, peu connues du grand public, misent beaucoup sur le nouveau marché de l'Internet mobile, alors qu'ils n'ont pas réussi à prendre pied sur le segment des netbooks, monopolisés par les fabricants de puces pour PC, comme Intel. Qualcomm met en avant les progrès techniques enregistrés dans la conception des microprocesseurs pilotant un tel terminal. Sa puce baptisée SnapDragon tourne à une vitesse de 1 GHz (qui permet d'afficher de la vidéo HD, par exemple) et gère une connectivité 3G pour une consommation électrique très faible. Le prix de commercialisation devrait être inférieur à celui d'un netbook. Outre des puces plus performantes et moins chères, le smartbook embarquerait un système d'exploitation (le logiciel qui pilote la machine) gratuit comme Linux ou l'Android de Google. Exit donc les omniprésents Intel et Microsoft?Reste une inconnue de taille : comment vont réagir les opérateurs de téléphonie mobile, puisque l'architecture même du smartbook intègre une connexion 3G ? Les concepteurs de ce nouveau terminal excluent a priori une connexion externe via une clé USB 3G, comme c'est le cas actuellement pour la plupart des netbooks.Pour attirer les fabricants qui voudraient se lancer sur ce marché naissant, Freescale propose même son propre design de smartbook : une élégante tablette qui rappelle l'esthétique des baladeurs numériques à large écran. Chez Qualcomm, le modèle récemment présenté ? fabriqué par le chinois Lenovo ? évoque davantage le design d'un mini-PC que celui d'une tablette.Mais à trop vouloir regrouper de fonctions dans un même terminal, le risque est grand de décevoir un public déjà saturé d'équipements numériques : les amateurs de PC portables pourraient ne pas apprécier la taille réduite de l'écran (autour de 7 pouces) ; les fans d'iPhone pourraient être déroutés par ce terminal téléphone trop encombrant. Laurent Pericone
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