Motorola revient en force dans le mobile en faisant le pari d'Android

Motorola met le turbo dans sa stratégie de reconquête du marché des téléphones mobiles. L'ex-numéro deux mondial, qui dispute actuellement la quatrième place à Sony Ericsson, a bâti sa stratégie de reconquête sur une gamme entière de portables sous Android, le système d'exploitation pour mobiles de Google. Après le lancement à l'automne du Cliq, commercialisé en Europe sous le nom de Dext, puis du Droid, baptisé ici Milestone, qui se serait déjà écoulé à près d'un million d'exemplaires, l'équipementier américain devrait dévoiler cette semaine deux nouveaux modèles sous Android au CES, le salon de l'électronique de Las Vegas. Mirage, Shadow, Devour, Blackflip, Enzo ou Opus One : les rumeurs fusent sur le nom de ces nouveaux appareils, qui seraient dotés d'écrans Oled (diode électroluminescente organique).Mais Google pourrait bien lui couper l'herbe sous le pied en lançant son propre « Google Phone » : le géant de l'Internet devrait en effet présenter ce mardi soir, au cours d'une conférence très attendue sur Android, un téléphone qu'il aurait baptisé Nexus One, et dont la sortie pourrait bien contrarier la stratégie de Motorola. Ce serait un coup de malchance pour le fabricant américain qui a récolté d'excellentes critiques sur ses derniers modèles, en particulier le Droid, classé gadget de l'année devant l'iPhone 3GS d'Apple par le magazine « Time ». Ses nouveaux modèles réussis, à écran tactile et au design soigné, l'ont aidé à retrouver l'image d'une entreprise innovante, alors que Motorola avait complètement raté le virage des smartphones, mais aussi tout simplement à revenir dans les rayons des magasins de téléphonie mobile, dont ses produits avaient quasiment disparu en Europe. Sa part de marché mondiale, qui avoisine 5 % à raison d'une quinzaine de millions de téléphones vendus par trimestre, ne devrait toutefois pas exploser à court terme.Pour Neil Mawston, de Strategy Analytics, « Motorola a encore du chemin à faire, il lui faudra lancer plusieurs modèles à succès sur Android dans plusieurs régions du monde dans les deux ans à venir avant que l'on puisse conclure que ce partenariat a été une réussite. » Cet expert estime toutefois qu'« il est probable que Android aide Motorola à recouvrer la rentabilité d'ici à 2011 ». Le responsable de la branche Terminaux de Motorola, Sanjay Jha, aura alors gagné son pari de privilégier Android au détriment d'autres plates-formes logicielles, comme Symbian et Windows Mobile, pour sortir de l'ornière cette division déficitaire, dont la scission a été repoussée. Delphine Cuny
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