La renégociation des contrats signés pourrait arranger les laboratoires pharmaceutiques

À chaque saison, sa polémique concernant les vaccins contre la grippe A (H1N1). Depuis l'été et durant tout l'automne, c'est sur le prix payé par le gouvernement français aux laboratoires pharmaceutiques que se sont focalisées les critiques. Depuis l'annonce de la revente d'une partie des vaccins ce week-end, c'est sur le nombre de doses fournies que les industriels sont attaqués. « On a acheté trop de vaccins, cela profite à l'industrie pharmaceutique de façon assez éhontée, cela a un coût pour les finances publiques, de 1 à 2 milliards d'euros », s'est ému le député PS Pierre Moscovoci.« Nous sommes dans une démarche responsable concernant la livraison et la production de vaccins. Sur le principe, s'il fallait renégocier certaines conditions de nos contrats, nous serions prêts à le faire », a indiqué ce lundi à « La Tribune » un porte-parole du britannique GSK. Dimanche, les dirigeants de Sanofi-Pasteur s'étaient déclarés « disposés à examiner » une éventuelle demande de renégociation de l'accord les liant au gouvernement. Quant au suisse Novartis, s'il ne s'est pas prononcé officiellement, il n'a pas non plus exclu formellement une telle possibilité.Les laboratoires feraient-ils profil bas ? En fait, leur attitude arrangeante n'est peut-être pas un hasard. En effet, certains sont très en retard sur leurs engagements. Sanofi-Pasteur a livré la moitié des 28 millions de doses de vaccins prévues, le reste devant arriver dans le courant du premier trimestre 2010. Or, le contrat signé par le laboratoire français, rendu en partie public à l'automne, stipulait que fin 2009, il devait avoir livré? 28 millions de doses, soit la totalité de sa commande. Même décalage chez GSK : « Fin décembre, nous avions livré 13 des 50 millions de doses commandées. Le solde sera livré d'ici le printemps », indique le laboratoire, qui s'était engagé par contrat à fournir entre 16 et 30 millions de doses en 2009.Au final, la question des surplus de vaccins se pose donc avant même que l'ensemble des doses n'aient été fabriquées. Cas extrême, Sanofi attend toujours de pouvoir commercialiser son vaccin avec adjuvant, Humenza. « L'autorisation de mise sur le marché devrait intervenir au premier trimestre 2010 », indiquait Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi-Aventis, le mois dernier.Les laboratoires se montrent cependant prudents dans leurs déclarations. « Une éventuelle renégociation devra se faire à l'initiative du gouvernement français », précise GSK. En tout état de cause, les contrats n'incluent « pas de clause ou de disposition prévoyant une renégociation », a précisé Sanofi-Pasteur à l'AFP. AUDREY TONNELIER
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