Courtage d'assurances

Avec la nomination de Robert Leblanc comme PDG d'Aon France, la filiale du premier courtier mondial d'assurances effectue une volte-face stratégique. « Après avoir tenté une stratégie de diversification, Aon France revient à une stratégie fondée sur ses métiers d'origine », estime ce polytechnicien (X 1976) qui a notamment été assureur chez Axa dans les années 1990 avant de devenir courtier chez Siaci de 1998 à 2007. Son arrivée chez Aon fin 2009 a pour objectif de rassurer le marché et les clients. Elle est suivie de celle de sa nouvelle garde rapprochée : Laurent Belhout comme directeur général adjoint d'Aon Risk Services (ex-directeur exécutif assurance dommages du cabinet Siaci Saint Honoré) et Agnès Vincent, comme directrice commerciale (ex-directrice de la division grands comptes chez Marsh France). « Le vrai métier d'Aon est d'être courtier, c'est-à-dire d'acheter de l'assurance pour le compte de nos clients », affirme le nouveau PDG, avant d'ajouter : « Nous avons d'autres compétences d'analyse des risques, de cartographie, mais ces activités sont adossées au courtage qui est notre métier d'origine, ce dont nous devons être fier. » Bref, le conseil mis en avant l'an dernier retrouve une place de métier accessoire. « Le courtage d'assurance reste un métier dans lequel les personnes sont essentielles », rappelle Robert Leblanc. contexte fluctuantSon prédécesseur Damien Guermonprez, avait au contraire misé sur « la mise en place de process et de bases de données marketing », raconte-t-on en interne. Entré en juillet 2008 au poste de directeur général, puis nommé PDG en mars 2009 avant d'être remercié en août, cet ancien directeur général de la Banque Accord (filiale du groupe Auchan) diplômé d'un MBA de la Harvard Business School, était perçu par les dirigeants américains du groupe Aon comme « un homme jeune susceptible de changer les habitudes ». Mais son expérience marquée par la grande consommation était bien éloignée de l'univers feutré du courtage d'assurances auprès de grandes entreprises, fondé sur les relations personnelles et la tradition. « Le contexte économique avant la crise pouvait expliquer cette volonté d'innover, le contexte d'aujourd'hui est tout autre », estime aujourd'hui Robert Leblanc. La secousse que souhaitait le groupe afin de préparer la succession de Vincent Redier, patron historique d'Aon en France, peu désireux de prendre sa retraite malgré ses 70 ans, est allée trop loin. Plusieurs départs dont celui notable d'Hervé Houdard, ex-directeur général d'Aon France en juillet 2009, ont provoqué une crise de confiance et des pertes d'affaires. Robert Leblanc s'attache donc à relancer la croissance interne et externe. « Le groupe a les moyens de nous accompagner dans n'importe quelle opération d'acquisition », affirme-t-il, à condition qu'il s'agisse d'un cabinet de taille suffisante doté d'une spécialité ou d'une forte implantation régionale. S. SoHAMILTON/REA
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.