Les stratèges prédisent une année noire au yen

Le Japon vient d'entamer ce qui risque d'être l'année qui bouclera la deuxième décennie perdue, juste après avoir fêté le triste vingtième anniversaire de l'éclatement de la bulle financière. Et toujours sans pilote apparent dans l'avion, sans plan de lutte contre la déflation et avec des projections économiques pour les dix prochaines années qui semblent irréalistes. Rien d'étonnant dans ces conditions que le yen, qui est la grande monnaie la moins performante depuis début décembre, ait poursuivi sa glissade. Si le dollar a fait l'objet de prises de bénéfice en cette première séance du millésime 2010 face à l'euro, qui a poussé un point à un peu plus de 1,44, et au sterling, il a atteint un point haut de quatre mois face à la monnaie de l'archipel, se hissant jusqu'à 93,20. Le yen s'est également affaissé vis-à-vis de l'euro, dérivant jusqu'à 133,75. Miser sur un affaiblissement du yen face au dollar est la recommandation numéro un pour 2010 de la banque UBS, deuxième plus important établissement financier mondial en matière de transactions de change. Car, depuis le redémarrage du dollar, début décembre, le yen est redevenu ce qu'il avait toujours été depuis le début de la première décennie perdue, à de rares exceptions près : le véhicule favori des stratégies de « carry trade » visant à jouer sur les écarts de rendement, que le dollar lui avait ravi pendant quelques mois l'an dernier. Il a repris ce titre peu glorieux, à la suite des déclarations du gouverneur de la Banque du Japon, Masaaki Shirakawa, s'engageant la semaine dernière à maintenir le taux directeur de l'institut d'émission près de zéro (0,1 % actuellement) « de façon persistante » pour conjurer la déflation. au moment où les anticipations de durcissement des conditions de crédit plus précoces que prévu aux États-Unis font leur apparition. Gare donc à Mme Watanabe, la légendaire ménagère japonaise qui tient les cordons de la bourse et qui s'adonne avec ferveur aux stratégies de portage lorsque le jeu en vaut la chandelle. Gageons que, après une période d'aversion au risque, elle recommencera à expédier son épargne à l'étranger en quête de rendements plus lucratifs que ce qu'elle peut espérer engranger au Japon.Le gouvernement dans son ensemble va être confronté à un autre défi lourd de conséquences pour le yen. Des responsables de Moody's et de Standard and Poor's viennent de révéler qu'ils avaient dans leurs cartons des projets de dégradation de la note souveraine du Japon ? Aa2 pour le premier et AA pour le second actuellement ? s'il ne parvient pas à assainir des finances publiques. Or l'archipel n'en prend pas le chemin. Sauf à imaginer le retour à une croissance dynamique qui tient de l'utopie, la dette du pays dépassera 180 % de son PIB début 2011, deux fois plus qu'aux États-Unis. n autre défi : Des responsables de Moody's et de Standard and Poor's viennent de révéler un projet de dégradation de la note souveraine du Japon.
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