La locomotive chinoise sort de la crise à vive allure

Plus que jamais la Chine se distingue dans la reprise de l'économie mondiale. Lundi, la publication d'un indice de l'activité manufacturière mesuré par HSBC Holdings s'est affichée à 56,1 % en décembre contre 55,7 % en novembre. Tout taux au-dessus de 50 % signale une augmentation de l'activité manufacturière. Il s'agit là du niveau le plus élevé enregistré depuis la création de l'indice par HSBC en avril 2004. Cette donnée vient confirmer l'estimation officielle publiée le 1er janvier de 56,6 % contre 55,2 % en novembre, la meilleure performance depuis vingt mois, soulignant la consolidation de la reprise de la troisième économie mondiale.De fait, les carnets de commande, des industriels chinois ont continué à se remplir pour le dixième mois consécutif. Il s'agit là d'une bonne indication de l'état de l'économie du pays, l'industrie représentant 40 % d'un PIB dont le taux de progression devrait atteindre 8 % en 2009. Pour 2010, les estimations tournent autour de 9,3 %, le consensus établi par Bloomberg auprès de plusieurs économistes atteignant même 10,4 %.L'explication de la bonne tenue de l'économie chinoise est d'abord à chercher dans le plan de relance décidé à la fin 2008 par Pékin pour répondre à la crise économique mondiale. 4.000 milliards de yuans (407 milliards d'euros) ont été débloqués pour l'investissement sur les années 2009 et 2010, dont plus de la moitié est consacrée au développement des infrastructures ferroviaires, routières, aéroportuaires et des réseaux d'électricité ainsi qu'à la reconstruction des régions sinistrées par le séisme de 2008. En outre, des mesures ont été prises pour favoriser l'innovation dans 10 secteurs clés, dont 9 représentent 80 % de la valeur ajoutée de l'industrie locale et 33 % du PIB.risques de bullePar ailleurs, une politique généreuse de crédit alimentée par la baisse des taux a également soutenu l'activité et la consommation. Une telle liquidité nourrit selon certains économistes les risques de bulle. Liu Mingkang, qui dirige l'autorité de régulation bancaire chinoise, n'exclut pas la menace pour certains secteurs, mais souligne que les banques détiennent « plus que suffisamment » de capital et devraient pouvoir continuer à prêter sans problème aux ménages et aux PME.Le revers de cette embellie pourrait être l'inflation, qui a déjà repris en novembre (+ 0,6 %) pour la première fois depuis janvier 2009. En décembre, les manufacturiers ont pratiqué la plus haute majoration des prix en dix-sept mois, en raison d'une forte demande et de la hausse des prix des produits de base, en particulier l'acier. Mais elle devrait être maîtrisable (voir ci-contre), d'autant que le gouvernement peut jouer sur des surcapacités industrielles et restreindre le crédit si besoin.L'économie chinoise aura donc traversé la crise sans trop d'encombre et devrait accélérer en 2010, d'autant qu'elle devrait pouvoir compter avec une hausse des exportations. Lundi était aussi publié le chiffre des commandes à l'exportation pour décembre. Elles s'affichaient à 59,3 %, contre 52,5 % en novembre. Les partenaires commerciaux de la Chine, semblent eux aussi sortir de la crise. n
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