Royaume-Uni

Alors qu'elle peine à sortir de la récession, l'économie britannique doit faire face à une nouvelle menace en ce début d'année 2010. La TVA, qui avait été abaissée à 15 % depuis décembre 2008, est revenue à 17,5 % le 1er janvier. Alors que la période de Noël a été plutôt solide pour les grandes enseignes, cela laisse craindre un début d'année difficile.C'est d'autant plus dommageable que l'économie britannique semble encore très fragile. Au troisième trimestre, le PIB a reculé de 0,2 %, faisant de la Grande-Bretagne le seul pays du G20 à être toujours en récession. Si tous les indicateurs avancés pointent vers un retour de la croissance au quatrième trimestre, il est, selon les experts, trop tôt pour commencer à retirer les béquilles de l'économie. « La reprise risque de souffrir d'un ralentissement brutal : celui-ci pourrait se produire début 2010 avec la hausse de la TVA », avertit Howard Archer, économiste à Global Insight. Il en conclut que la croissance devrait atteindre seulement 0,9 % cette année.La baisse de la TVA avait été décidée en novembre 2008 malgré les critiques des économistes. Ceux-ci estimaient que son impact risquait d'être très limité, étant donné qu'un changement de 2,5 % dans un prix est trop faible pour modifier le comportement des consommateurs. Mais Gordon Brown avait tranché en faveur de cette baisse, cherchant la mise en place d'une mesure dotée d'un effet immédiat.une hausse du PIB de 0,5 %Aujourd'hui, le bilan apparaît relativement satisfaisant. Le Centre for Economic and Business Research (CEBR) estime que la baisse de la TVA a provoqué 7,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires des ménages, soit une hausse du PIB de 0,5 %. « C'est moins que ce qu'espérait le chancelier, qui prévoyait 1 %, mais c'est un soutien à l'économie bienvenu et au bon moment », estime Jörg Radeke, économiste au CEBR. Ce dernier estime le coût net pour le Trésor de cette mesure ? en comptant les recettes provenant de la consommation supplémentaire induite ? à 4,8 milliards d'euros.Autre source d'inquiétude pour l'économie britannique, le gel de la taxe de 1 % sur les transactions immobilières pour les propriétés de moins de 200.000 euros ? en place depuis septembre 2008 ? a également pris fin au 1er janvier. De même, la prime à la casse pour les voitures ? 2.200 euros pour les véhicules de plus de 10 ans ? sera supprimée fin février. Ces mesures ne sont pas renouvelées pour une raison évidente : le déficit de l'État va atteindre 12,6 % du PIB cette année, et oscillera autour de 12 % l'année prochaine. L'économie britannique doit donc se passer de ces soutiens à l'activité, et ne dispose plus de marge de man?uvre en cas de nouveau dérapage.
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