Le CME fortement pénalisé en Bourse

CME Group, le géant des marchés à terme de Chicago, a mis à profit la présentation de ses comptes 2009 pour tenter de désamorcer la bombe ELX Futures. « La Commodity Futures Trading Commission [le régulateur] n'a pas exigé que nous modifions nos règles », a certifié ce jeudi, Craig Donohue, son directeur général, revenant ainsi sur le dossier qui l'oppose à la plate-forme alternative : le transfert de positions d'une bourse vers l'autre (« La Tribune » du 29 janvier 2010). Et de couper court à toute autre question sur le sujet.Il aura devancé les analystes financiers, qui avaient placé hier la régulation et la concurrence au coeur de leurs préoccupations. Au moment où les autorités cherchent à sécuriser les marchés, à revoir leurs pratiques et tentent de réduire la taille et les risques des banques, les analystes cherchent à évaluer l'impact des réformes en cours sur les opérateurs boursiers et CME Group en particulier.service de compensation sur dérivés de créditCar l'année 2009 a déjà été difficile dans un contexte de réduction des volumes d'activité. Le résultat net du groupe (en pro forma non GAAP, qui permet d'intégrer le Nymex au 1er janvier 2008 et non au 22 août 2008, date de son acquisition) a reculé de 18 % à 885 millions de dollars sur un chiffre d'affaires en retrait de 14 %, à 2,613 milliards. Les 3,37 dollars de résultat par action annoncés pour le quatrième trimestre ont d'ailleurs déçu les attentes des analystes, qui anticipaient 3,43 dollars. Du coup, dans un marché en net retrait, l'action CME chutait de 7,1 % en milieu de matinée, ce jeudi, affectée par la prévision d'une hausse de 8 % des dépenses opérationnelles en 2010, à 1,1 milliard de dollars.Mais l'optimisme reste de mise au CME. L'année a bien démarré en termes d'activité. La Réserve fédérale (Fed) s'emploie à réduire ses opérations non conventionnelles, laissant entrevoir davantage de volatilité du côté des taux d'intérêt, renouvelant ainsi le besoin de se couvrir. Et, des nombreuses réformes en cours, « beaucoup seront favorables » à l'opérateur. CME a lancé en décembre un service de compensation sur dérivés de crédit aux États-Unis. Quant au projet de l'administration Obama d'interdiction du trading pour compte propre aux banques commerciales, Craig Donohue s'est refusé à « spéculer » sur un « concept général ». Le groupe précise toutefois que les banques ont représenté 13 % à 15 % de l'activité en 2009 et leur contribution aux revenus serait moindre. Christèle Frad
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