La future stratégie industrielle de la France est en gestation

On pouvait certes s'en douter. Même si les 5.000 participants ont phosphoré pendant cinq mois, soumettant pas moins de 800 propositions au gouvernement, les états généraux de l'industrie ne pouvaient pas résoudre immédiatement les problèmes structurels profonds du secteur. Pour ce qui reste « le » grand chantier, c'est-à-dire la remise à plat de la fiscalité des entreprises et de leur mode de financement, il faudra attendre un peu encore, ces deux questions étant indissociables des travaux d'Hercule que représentent le financement de la protection sociale et la réforme des retraites.« Nous n'avons pas résolu tous les problèmes de l'industrie à l'issue des états généraux. Mais tous ont été posés et aucun ne sera néglig頻, a déclaré le chef de l'État en clôturant jeudi ces états généraux à Marignane. En attendant, Nicolas Sarkozy n'a annoncé que quelques mesures pour stopper la dégradation de la compétitivité industrielle de la France et augmenter la production manufacturière de 25 % d'ici à 2015.Principale annonce, le gouvernement organisera une conférence nationale de l'industrie réunissant tous ses acteurs « pour traiter spécifiquement les problèmes de l'industrie ». Une méthode déjà employée par certaines filières comme la pharmacie et la chimie.Persuadé que l'avenir de notre industrie passe par la mise en place d'une stratégie de filières, le président de la République a annoncé la création d'une instance de réflexion stratégique et d'échanges pour chaque grande filière. Trois cents millions d'euros issus de l'emprunt national seront investis dans cette politique. Dans le cadre de cette stratégie, un « médiateur des sous-traitants » sera nommé pour améliorer les synergies entre les PME et les grands groupes.L'environnement international a aussi été évoqué. Nicolas Sarkozy souhaite que des réflexions s'engagent rapidement avec le Conseil européen et la Commission européenne pour que les intérêts de l'Union soient mieux défendus sur la scène internationale.Un « prêt vert bonifi頻Quant à la question du financement de l'industrie, qui n'en est qu'à ses balbutiements, elle a été évoquée avec la mise en place d'un « prêt vert bonifi頻, financé par le grand emprunt à hauteur de 500 millions d'euros, et par un meilleur fléchage de l'épargne des Français vers les actions émises par les entreprises. Un nouveau produit d'épargne sera présenté d'ici à septembre. Sur le volet innovation, les partisans d'une extension du crédit impôt recherche (CIR) aux dépenses d'innovation en seront pour leurs frais. Trop coûteuse (le montant de 1 milliard d'euros est évoqué), elle a été retoquée par l'Élysée. Belle consolation toutefois, les PME continueront à bénéficier du remboursement anticipé du CIR pour renforcer leur trésorerie. En revanche, les entreprises de plus de 250 salariés ne profiteront plus de cette facilité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.