BCE  : une sortie de crise à pas comptés

Ce n'est pas sur son taux directeur que la Banque centrale européenne était attendue, mais bien sur sa stratégie de sortie de crise. C'est donc sans surprise qu'elle a maintenu son taux de refinancement au plancher historique de 1 %, aucun économiste n'évoquant de durcissement monétaire avant le quatrième trimestre au plus tôt. Jean-Claude Trichet a qualifié ce taux d'« appropri頻, ce qui ferme la porte à toute décision inopinée de relèvement dans un avenir prévisible. D'autant plus approprié que le cadre macroéconomique, celui d'une « reprise modérée et inégale », n'a pas changé. Les équipes de prévisions de la BCE ont reconduit leur scénario de décembre concernant 2010, avec un taux de croissance compris entre 0,5 % et 2,5 % et une inflation de 0,8 % à 1,6 %, tout en révisant en légère hausse les pronostics pour 2011, avec une progression moyenne du PIB de 1,5 % et des prix de 1,5 % également.Sauf à risquer de déboussoler le marché, en lui laissant supposer que la crise des finances publiques grecques la bâillonnait, le président de la BCE se devait de répondre aux attentes suscitées par ses déclarations à l'occasion de sa conférence de presse de février. Trichet avait alors annoncé que « début mars, le Conseil des gouverneurs prendrait des décisions sur le dénouement progressif des mesures non conventionnelles, qui ne sont plus aussi nécessaires que par le pass頻.Après l'enterrement des opérations de refinancement exceptionnelles à un an, dont la dernière s'est déroulée fin décembre, le marché attendait le verdict de la BCE concernant la dernière adjudication à six mois, qui se déroulera le 31 mars. C'est la même procédure que celle adoptée pour l'ultime opération à un an qui lui sera appliquée, c'est-à-dire qu'elle s'effectuera non plus au taux fixe de 1 % mais à un taux indexé, qui évoluera en fonction des mouvements du principal taux directeur. L'objectif est d'éviter une ruée sur les fonds mis à disposition des banques, sans toutefois les dissuader de venir s'alimenter à ce guichet, puisque les anticipations de durcissement monétaire à cette échéance sont quasi nulles.disposititf de crise maintenuEn ce qui concerne le reste du dispositif, la poursuite du retrait des opérations extraordinaires de soutien au système financier est plus lente qu'attendu, explique Jean-Louis Mourier, économiste d'Aurel BGC. Le Conseil des gouverneurs a certes décidé de revenir à des procédures traditionnelles d'adjudication à taux variable pour les opérations habituelles de refinancement à long terme prévues tous les trois mois et les opérations de refinancement trimestrielles, en commençant par celle prévue le 28 avril 2010. En revanche, la BCE maintient son dispositif de crise pour ses opérations hebdomadaires de routine et les adjudications dites « spéciales » à un mois : elle continuera à alimenter la demande de façon illimitée à taux fixe, au moins jusqu'au 12 octobre. La prudence l'emporte sur toute autre considération. n Le cadre macroéconomique, celui d'une «?reprise modérée et inégale?», n'a pas changé.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.