L'Espagne se projette dans le post-zapaterisme

Après sept ans passés à la tête du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero a annoncé ce week-end qu'il ne briguera pas un troisième mandat. Avant cette annonce, la presse spéculait déjà sur le nom de celui qui lui succédera comme chef de file du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) à l'occasion des élections législatives de mars 2012.Le favori de l'appareil du parti semble être Alfredo Pérez Rubalcaba qui, depuis le remaniement ministériel du mois d'octobre dernier, fait office d'homme à tout faire au gouvernement. Il est en effet le porte-parole, le premier vice-président, et le détenteur du portefeuille de l'Intérieur. Face à lui, Carme Chacon, ministre de la Défense et parmi les membres les plus populaires du gouvernement, pourra compter sur l'appui du Parti socialiste catalan (PSC). Pour le moment, aucun des deux ne s'est déclaré officiellement candidat, et il est peu probable qu'ils le fassent avant le 28 mai. À cette date, le PSOE annoncera la tenue des élections primaires du parti. D'ici là, les socialistes comptent se concentrer sur la campagne électorale des élections locales, le 22 mai prochain.José Luis Zapatero, quant à lui, promet de rester neutre à l'égard des futurs candidats. Quoi qu'il en soit, en indiquant officiellement le 2 avril qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession, le chef de l'État a rendu service à son successeur. « C'était le bon moment pour faire cette annonce. Un an, cela laisse le temps au candidat de préparer les élections », estime David Bach, professeur en Stratégie à l'IE Business School. Par ailleurs, en se libérant de la pression des sondages, le Premier ministre dispose de plus de liberté pour mener à bien les réformes destinées à redresser la situation économique. Ce faisant, il dégage l'horizon pour le futur candidat socialiste : « Pour que le PSOE ait une chance de gagner, la situation de l'économie doit s'améliorer », considère David Bach.Handicap majeurL'année en cours s'annonce donc sous le signe des réformes, dans la continuité de celle qui vient de s'écouler. Après la réforme du marché du travail, du système financier et des retraites, il reste à procéder à d'autres changements « qui affectent l'économie, comme la réforme de services professionnels, la réforme aéroportuaire, [...], ou l'affleurement de l'emploi de l'économie souterraine », a expliqué José Luis Zapatero samedi dans son discours. Avec un taux de chômage de 20,33 % et une contraction du PIB de 0,1 % en 2010, le chemin sera long, bien que certains analystes annoncent une création nette d'emplois en 2011 pour une croissance inférieure à 1 %. En mars, le nombre de chômeurs a néanmoins augmenté de 34.400 personnes.Pendant ce temps, d'après un sondage de NC Report pour « La Razón », le Parti populaire (PP) creuse l'écart avec 46,8 % des intentions de vote contre 31,6 % pour le PSOE. Le parti conservateur réclame d'ailleurs à cor et à cri la tenue d'élections anticipées. En effet, le PP connaît un handicap majeur, principal obstacle à une victoire garantie en 2012 : son leader Mariano Rajoy, « presque aussi mal vu que José Luis Zapatero », selon David Bach. Selon « La Razón », Mariano Rajoy obtiendrait néanmoins une note de 4 sur 10 contre 3,2 sur 10 pour le Premier ministre socialiste.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.