Un chimiste belge très européen

Solvay n'a pas attendu de racheter Rhodia pour se réorganiser. Le chimiste avait mis en place en 2010 le plan Horizon, visant à économiser 65 millions d'euros par an sur la masse salariale, par le biais notamment de 800 suppressions de postes (dont 600 en Europe), et 55 millions à travers « d'autres sources » d'économies. Dernier volet de ce plan : le 31 mars, Solvay a annoncé le transfert de son siège européen Chimie essentielle de Bruxelles à Paris. L'actuel patron France de Solvay, Guillaume Bucco, devient responsable d'une entité de 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires (23,5 % des ventes du groupe) qui emploie 5.000 personnes sur le Vieux Continent. « L'entité correspond à nos activités de ?commodités? en Europe : le carbonate de soude, l'eau oxygénée et la soude caustique », explique Guillaume Bucco à « La Tribune ». Autrement dit, il s'agit de chimie de base à moindre valeur ajoutée. Le groupe se dit leader sur ces produits, utilisés aussi bien pour les détergents (carbonate de soude) que dans l'alimentation animale (bicarbonate) ou le blanchiment de la pâte à papier (eau oxygénée). Mais la croissance y est faible, de l'ordre de 1 à 2 % par an et la rentabilité « inférieure à la moyenne du groupe - qui ressort à 9 % de marge d'exploitation », se contente de dire la direction. « Au total, entre deux tiers et trois quarts de nos activités européennes sont des commodités », avoue Guillaume Bucco. Or Solvay opère encore à 60 % sur le Vieux Continent. D'où l'intérêt de mettre la main sur un chimiste de spécialité comme Rhodia. A. T.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.