Rhodium, métal dangereux

chronique sur le vifQue se passe-t-il avec le rhodium ? En mai 2008, l'once (31,1 grammes) de ce platinoïde avait coté jusqu'à 9.900 dollars, avant de s'effondrer à 1.000 dollars en novembre 2008. Une dégringolade due à la dépression du secteur de la construction automobile, en particulier occidentale, en raison de la récession. Le rhodium permet en effet de fixer certains gaz dans les catalyseurs des moteurs à essence. Malgré cela, il s'est depuis apprécié, allant jusqu'à coter 1.700 dollars, pour se stabiliser ces dernières semaines à 1.650 dollars. Métal rare, son marché est étroit. Bon an, mal an, quelque 20 tonnes sont extraites, à 80?% du sous-sol de l'Afrique du Sud et à 10?% de celui de la Russie. Le secteur automobile absorbe 80?% de l'offre. Il n'y a pas de marché organisé, vendeurs et acheteurs se connaissent bien. Aussi, pour justifier la hausse des prix, certains parlent de la Chine, qui aurait voulu reconstituer des stocks à bon compte. Mais, répond John Read, analyste chez UBS, les statistiques montrent qu'il n'en est rien, avec des achats chinois atones en début d'année et un retour à la normale ensuite. D'autres pensent que des constructeurs automobiles et de sociétés minières parient sur une envolée des prix après 2011, quand les fondamentaux reviendront à l'équilibre. Mais d'autres acteurs, au profil financier, traquant les opportunités sur leurs écrans, pourraient avoir été tentés par le jeu. John Read avertit qu'historiquement un marché excédentaire du rhodium s'est souvent soldé par des prix durablement déprimés. En outre, une matière première dont la valeur a chuté de 90 % peut encore s'enfoncer d'une même ampleur (en terme de pourcentage), avant de rebondir. Autrement dit, les acheteurs du rhodium à des fins non industrielles doivent se garder d'un marché très étroit, non liquide, opaque (il n'y a pas de marché organisé). À ne pas le faire, ils pourraient le regretter amèrement. nce platinoïde a coté jusqu'à 9.900 dollars, avant de s'effondrer à 1.000 dollars en novembre 2008.Par Robert Jules, journaliste à «?La Tribune?»
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