Boursorama perd son PDG sur fond d'affaire Kerviel

Hugues Le Bret ne pouvait s'offrir un meilleur « coup de pub » pour la sortie de son livre. L'ancien directeur de la communication du groupe Société Généralecute; Générale s'est placé sous le feu des projecteurs en remettant sa démission officiellement, ce dimanche, au conseil d'administration de Boursorama, dont il avait été nommé PDG en janvier. La nouvelle a été annoncée lundi matin, 24 heures avant que la Justice ne rende son verdict dans l'affaire Kerviel. Mais lorsque le communiqué du spécialiste de la finance en ligne est tombé, qui évoque laconiquement des « raisons personnelles », Hugues Le Bret avait déjà dévoilé dans la nuit sa version concernant son départ sur le site de « micro-blogging » Twitter. « Ma présence est incompatible avec ma liberté de parole. » « Je publierai un livre le 7 octobre. Titre : ?La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial?. » « Il faut choisir »Du côté de la banque, le son de cloche est légèrement différent. On dénonce en effet un « conflit d'intérêts » entre l'appartenance de Hughes Le Bret au groupe Société Généralecute; Générale, où il est arrivé en 1999, et la sortie de ce livre, censé dévoiler les coulisses de l'affaire, et notamment certaines frictions au sein de l'équipe de direction. « Il arrive un moment où il faut choisir », explique-t-on dans l'entourage de Société Généralecute; Générale, où l'on précise que la banque « ne cautionne pas » l'initiative de Hugues Le Bret, « ni sur le fond ni sur la forme ». En clair : le groupe a été mis devant le fait accompli par l'auteur, qui a décidé en solo de la date de sortie de son livre. Reste que, au sein de la banque comme à l'extérieur, on s'interroge sur les raisons qui ont pu pousser Hugues Le Bret à écrire ce livre, au risque de faire dérailler sa carrière. Selon des sources proches de la banque, il aurait présenté une première version de son livre peu avant la rentrée, provoquant la stupeur de la direction générale, qui a tenté de le rappeler à son « devoir de réserve ». Plus d'un mois s'étant écoulé depuis, certains s'interrogent sur la façon dont s'est négociée cette « démission ». « Hugues Le Bret aurait-il mis de l'eau dans son vin pour adoucir les conditions de son départ ? », s'interroge un observateur. Un autre estime que Hugues Le Bret a pu choisir de devancer l'appel, estimant qu'il n'était plus en odeur de sainteté auprès du PDG du groupe, Frédéric Oudéa, qui l'aurait tenu pour responsable du scandale déclenché début 2009 par l'annonce, finalement retirée, d'un plan de stock-options pour les principaux dirigeants.Signe que la transition avait été préparée en interne, Boursorama a annoncé dès lundi matin que Hugues Le Bret était remplacé par Inès-Claire Mercereau, entrée dans le groupe en 1997, et qui était dernièrement directeur délégué du pôle « services financiers spécialisés ».Hugues Le Bret aurait présenté une première version de son livre à la direction générale, qui a tenté de le rappeler à son « devoir de réserve ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.