Les plans d'austérité pénalisent Roche Diagnostics

Le marché du diagnostic souffre de la crise en décalé. À l'instar du français bioMérieuxe;rieux, qui a revu ses prévisions annuelles à la baisse, Roche Diagnostics anticipe un ralentissement de sa croissance en Europe pour la fin de l'année et pour 2011. Au deuxième trimestre, ses ventes ont pourtant grimpé de 7 %, contre 4 % pour l'ensemble du marché. « De nombreux gouvernements ont augmenté les dépenses destinées aux programmes sociaux en 2008 et 2009. Comme la crise se termine, ils redoublent d'efforts pour faire des économies dans la santé », explique Michael Heuer, président Europe de Roche Diagnostics. Cette branche du laboratoire suisse regroupe ses équipements de laboratoires d'analyse et de suivi du diabète (7,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2009). Les pays les plus concernés sont les fameux « Pigs » - Portugal, Italie, Grèce et Espagne -, dont les déficits publics ont explosé cette année, précise le dirigeant. Mais la France (342 millions d'euros de ventes) n'est pas épargnée. « Pour la troisième année, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale va inclure des économies de 100 millions d'euros en biologie médicale. Elles devraient se monter à 35 millions dans la surveillance du diabète, et à 100 millions dans l'imagerie. Et ce, alors que la biologie ne représente que 2 % à 2,5 % des dépenses de santé », déplore Bertrand Le Bert, président de Roche Diagnostics France. Or la France est déjà en train de réformer la biologie médicale. Pour sauvegarder la profitabilité du secteur tout en servant les objectifs d'économies de l'assurance-maladie, elle impose aux laboratoires une démarche d'accréditation qualité et autorise le regroupement des analyses sur un seul plateau technique. Pour Roche comme pour ses rivaux Siemens, Abbott ou J&J, ces évolutions créent une pression sur les prix en réduisant le nombre de clients. « Mais c'est aussi l'opportunité de leur proposer des services d'accompagnement », indique Bertrand Le Bert. Roche mise aussi sur l'essor de la « médecine personnalisée », encore balbutiante. Objectif : commercialiser un médicament avec son test de diagnostic associé, afin de ne l'administrer qu'aux patients pour lesquels il est efficace. Le groupe vient de terminer l'intégration de l'américain Ventana (328 millions d'euros de ventes), acquis en 2008, et développe quelque 150 projets de tests, surtout dans le cancer.
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