Les universités sont auscultées sur l'insertion professionnelle des étudiants

enseignement supérieurC'est l'une des conséquences de la loi LRU sur l'autonomie des universités de 2007. Désormais, les universités doivent préparer l'insertion professionnelle de leurs étudiants. Et pour la première fois, cette mission va faire l'objet d'une grande étude nationale. Jeudi, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a profité de l'inauguration du pôle de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) « Limousin-Poitou-Charentes » à Limoges pour faire la promotion de cette enquête lancée le 1er décembre. Concrètement, les universités, qui bénéficient pour cela d'une enveloppe de 750.000 euros, devront interroger d'ici à avril 2010 les 90.000 diplômés 2007 titulaires d'un DUT, d'une licence professionnelle ou d'un master sur leur situation professionnelle trente mois après l'obtention de leur diplôme. Pour le ministère, il s'agit certes d'informer avec « plus de transparence » les familles et les étudiants sur les débouchés. Mais aussi d'« évaluer la performance de l'universit頻, sachant que le nouveau système d'allocation tiendra dorénavant compte du taux d'insertion.question du déclassementAutant dire que la crainte se profile de voir certaines universités, moins performantes, sanctionnées. Avec le risque de désavantager celles affichant un faible taux d'insertion, non pas à cause d'une mauvaise qualité de l'enseignement, mais en raison d'un bassin d'emploi sinistré. Mais les données seront « corrigées en fonction de l'environnement économique des régions », assure Valérie Pécresse. Pour la ministre, le futur tableau de bord doit avant tout servir d'aiguillon et permettre de mieux répartir les moyens « à l'intérieur » de l'université. Elle ne cache pas, cependant, que certaines formations au faible taux d'insertion ou qui sont désertées devront évoluer vers plus de professionnalisation ou se réorganiser. Pour autant, la préoccupation des universités en matière d'insertion professionnelle « ne date pas de la LRU », constate Simone Bonnafous, vice-présidente de la Conférence des présidents d'université (CPU), citant les licences et masters professionnels ou l'essor de l'apprentissage. Mais, relève Jacques Fontanille, président de l'université de Limoges, « il apparaît que la question du déclassement est plus importante que celle du taux d'emploi ». De plus en plus de bac + 5 doivent se contenter d'emplois de niveau bac + 2. En 2007, 30 % à 40 % de leurs diplômés (master) étaient déclassés, soit 8 points de plus qu'en 2006? Clarisse Jay
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