cinéma

Il y a des jours comme ça. On attend les plus grands réalisateurs, mais leur talent n'est pas au rendez-vous. C'est malheureusement le cas cette semaine avec Jane Campion et Alejandro Amenabar. Présentés tous deux à Cannes, le « Bright Star » de la première et l'« Agora » du second peinent à convaincre.Jusque-là, pourtant, Jane Campion avait presque fait un sans-faute. Nul n'a oublié sa « Leçon de piano » ou son « Portrait de femme ». De l'originalité et de la force qui faisaient ces ?uvres, il ne reste pas grand-chose aujourd'hui pour conter l'histoire d'amour qui a consumé le poète John Keats et son élégante voisine dans l'Angleterre du début du XIXe siècle. Certes, l'ensemble est filmé avec beaucoup de sensualité et la campagne britannique apparaît ici dans sa sauvage beauté. Jusqu'à plus soif. D'autant que Ben Wishaw ? contrairement à Abbie Cornish dans le rôle de sa dulcinée ? peine à endosser l'habit de Keats. Ce qui donne au final un film beaucoup trop long et plutôt désincarné.foire d'empoigneDu côté d'Amenabar, ce n'est pas mieux. Le réalisateur avait pourtant promis le renouveau du film de genre en Espagne, dès 1996, avec un polar réussi : « Tesis ». Depuis, « Ouvre les yeux » lui a donné les clés d'Hollywood. Tom Cruise produit « les Autres », avec Nicole Kidman en 2001. Et « Mar Adentro » a reçu un oscar en 2005. Retour à la case départ avec « Agora » produit en Espagne mais tourné à Malte avec 50 millions d'euros de budget. Coécrit avec Mateo Gil, son complice de toujours, le film raconte les dernières heures de la bibliothèque d'Alexandrie à travers le destin d'une astronome hors du commun, Hypathie (Rachel Weisz).Une fois encore, le réalisateur change radicalement d'univers et s'essaie pour cette fois au peplum. Le film emprunte d'ailleurs à « Troie » de Wolfgang Petersen et « Gladiator » de Ridley Scott. Les longues scènes d'affrontements tiennent davantage de la foire d'empoigne que de la reconstitution historique. Même si le réalisateur a mis un point d'honneur à filmer la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie façon « Titanic ». Et ça prend aux tripes.La surprise vient d'une jeune première. Drew Barrymore s'essaye à la réalisation avec « Bliss ». Et ça marche. Bliss Cavendar habite dans la province d'Austin au Texas. Sa mère la destine aux concours de beauté. Mais elle préfère se consacrer en secret au « roller derby », discipline spectaculaire, entre le patinage de vitesse et le catch féminin, dont les adeptes rivalisent de mauvais goût sur la piste comme en dehors. L'héroïne (Ellen Page, la révélation de « Juno ») suit un parcours initiatique mené tambour battant. Un film réjouissant. 
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