Provepharm impose un standard à vocation mondiale

Depuis sa création en 2007, Provepharm a levé 6 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et de sociétés de capital-risque. Ces derniers ne devraient pas regretter leur soutien. Cette filiale à 100 % de Provence Technologies, spécialisée à Marseille dans la recherche en chimie fine, est parvenue à imposer son « bleu de méthylène de haute qualité pharmaceutique » dans les hôpitaux français et ne devrait pas tarder à en faire autant dans trente pays européens, en attendant le reste du monde... Le procédé qu'elle a mis au point et industrialisé, avec l'appui de la société Novasep, permet d'éliminer en quasi-totalité dans la molécule les traces d'impuretés métalliques potentiellement toxiques pour le patient. Le ratio risques/bénéfices en est ainsi amélioré. « Aujourd'hui, nous réalisons 1 million d'euros de chiffre d'affaires avec une dizaine de collaborateurs. Cette année, nous tablons sur 5 millions. Mais dans les cinq ans, Provepharm devrait atteindre les 30 à 40 millions d'euros, uniquement sur ses ventes en Europe », confie le président et cofondateur Michel Féraud.Antidote à l'empoisonnementUn plan validé par Oséo qui a soutenu la société dès l'origine, « même quand peu de monde croyait en notre projet », insiste le dirigeant. Il faut dire que deux décisions ont assuré sa viabilité. D'abord, fin novembre 2010, l'autorisation temporaire d'utilisation délivrée par l'Afssaps (l'agence de sécurité des médicaments) qui a permis au Méthylthioninium chloride Proveblue, son innovation brevetée jusqu'en 2027, de remplacer dans les établissements hospitaliers français le bleu de méthylène qu'ils utilisaient auparavant. Ensuite, l'avis favorable du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du médicament, préalable à une autorisation de mise sur le marché en Europe espérée pour ce printemps. Proveblue répondra, à terme, aux usages du bleu de méthylène comme antidote à l'empoisonnement du sang, antiseptique urinaire et oculaire, en appui au diagnostic en chirurgie et oncologie, et même en médecine tropicale contre le paludisme. « Nous allons faire la preuve de concept sur des patients portant le parasite », indique Michel Féraud. Des applications pourraient aussi concerner les maladies neurodégénératives. Pour implanter Proveblue aux États-Unis et au Japon où les perspectives de marché seront démultipliées, Provepharm souhaite nouer des partenariats avec des acteurs locaux. Des contacts sérieux ont été engagés. L'opportunité d'une levée de fonds est également étudiée pour accélérer la conduite de ses recherches et accompagner ce déploiement international. Jean-Christophe Barla, à Marseille
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