Vers une mobilisation fin mai contre la réforme des retraites

En lançant un appel à la grève générale contre la réforme des retraites le 15 juin, Force Ouvrière voulait donner le « la » aux autres organisations syndicales. Sans succès. Réuni ce jeudi en fin d'après-midi, le « noyau dur » de l'intersyndicale (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU) devrait, en effet, s'entendre pour organiser une journée de mobilisation dès la fin du mois de mai, probablement dans la semaine du 25. Une manifestation à laquelle les cinq organisations espèrent bien associer la CGC et la CFTC qui n'ont pas participé aux défilés du 1er Mai, mais ont assisté aux dernières réunions de l'intersyndicale. Avec ce calendrier serré, les organisations syndicales veulent prendre de vitesse FO qui, avec sa stratégie du cavalier seul, les agace. « Qu'ils y aillent seuls ! D'autant que la date du 15 juin n'est pas pertinente : c'est au lendemain du congrès de la CFDT et ce sera trop tard pour peser sur le contenu du projet du gouvernement », souligne Eric Aubin, en charge du dossier des retraites à la CGT. « Je trouve un peu bizarre qu'une organisation qui ne vient pas aux intersyndicales balance, deux jours avant une réunion, un mot d'ordre pour dans un mois et demi. Le travail en commun, ce n'est pas le diktat d'une organisation à l'égard des autres », renchérit Marcel Grignard, le numéro 2 de la CFDT. reprendre l'avantageSurtout, en appelant à descendre dans la rue fin mai, les syndicats veulent reprendre l'avantage face au gouvernement et faire oublier la mobilisation en demi-teinte du 1er mai. La fête du Travail n'a, en effet, drainé dans la rue que 350.000 personnes selon la CGT ? 195.000 selon la police ? contre 1,2 million en 2009 (465.000 selon la police). Fin mai, les syndicats espèrent bénéficier d'un contexte plus favorable. Notamment parce que les grandes lignes du projet gouvernemental sur les retraites auront été dévoilées afin de finaliser un texte à la mi-juin. « On ne se bat pas contre des rumeurs, mais contre des propositions », confirme Marcel Grignard. « Pour se mobiliser, il faut que les salariés sachent pourquoi. Et qu'ils aient l'impression que l'intersyndicale est capable de bloquer les mesures très importantes. Ou d'obtenir des avancées sur la base de propositions communes », détaille Jean Grosset, secrétaire général adjoint de l'Unsa. Reste à savoir si les syndicats seront capables d'ici là de définir une plate-forme commune sur les retraites. Le groupe de travail spécifique qu'ils ont créé se réunira à nouveau le 25 mai, mais la tâche s'annonce délicate. Autre inconnue, la capacité du gouvernement à fissurer l'unité syndicale. Lors des discussions en cours sur les retraites, mais aussi via des gestes sur l'emploi à destination de telle ou telle organisation lors du sommet social du 10 mai.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.