La sortie de récession sera longue, pour l'économie française

Tous les indicateurs publiés le montrent, la France est en passe de sortir de la récession. Le cabinet Markit a publié ce lundi la dernière estimation de l\'indice PMI pour l\'économie française. Il s\'inscrit en forte hausse par rapport au mois de juin, atteignant 49,1 en juillet, contre 47,4 en juillet. En théorie, en dessous de l\'indice 50, l\'économie est en contraction, mais cet indicateur se situe non loin de cette barre, et il est au plus haut depuis 17 mois. Récemment, le cabinet Markit avait en outre annoncé que la croissance de la production avait repris dans le secteur manufacturier français en juillet, affichant sa première hausse après 16 mois de repli. Ce rebond de l\'industrie est bien sûr de bon augure. D\'autant qu\'il s\'accompagne d\'une hausse de l\'indice PMI pour l\'ensemble de la zone euro, qui atteint 50,5 points en juillet, après une forte hausse (48,7 seulement en juin). A 50,5, il est à son niveau le plus haut depuis près de deux ans, et témoigne d\'une nouvelle phase de croissance. Ces chiffres donnent «de nouvelles raisons d\'espérer la fin tant anticipée de la plus longue récession que la zone de la monnaie unique n\'ait jamais traversée», estime Rob Dobson, chef économiste chez Markit.Hausse du PIB au troisième trimestre?Il est donc probable que le troisième trimestre 2013 verra le PIB augmenter, en France, même si c\'est dans de faible proportions. Il faudra attendre le mois de novembre pour en avoir la certitude, quand l\'Insee publiera sa première estimation. En attendant, l\'Institut de la statistique publiera mi août les comptes du premier trimestre. Sa dernière prévision correspondait à une croissance zéro.L\'optimisme de MoscoviciCette probable sortie de récession a poussé le ministre de l\'Economie, Pierre Moscovici à l\'affichage d\'un optimisme certain. « 2014 devrait être la première croissance véritable depuis trois ans » a-t-il déclaré la semaine dernière. Si l\'on exclut 2011 (+2% pour le PIB), cela peut être le cas. Mais Bercy anticipant une progression du PIB inférieure à 1% pour 2014 (après une stagnation pure et simple en 2013), peut-on vraiment parler de « croissance véritable » ? >> Lire aussi : La sortie de récession sera longue pour l\'économie française... C\'est toute l\'ambigüité du propos. Pour les Français, une phase de croissance correspond à une activité en sensible hausse, avec, à la clé, des créations d\'emplois (et donc une baisse du chômage) et une progression des salaires. Grosso modo, les électeurs pensent à la fin des années 90 et l\'année 2000, quand l\'expansion tangentait les 4%... Voilà pourquoi ils ne partagent l\'optimisme de l\'exécutif, François Hollande en tête, qui avait évoqué le 14 juillet des perspectives de reprise, suscitant l\'incrédulité.Pas de vraie reprise à court termeIl ne sera évidemment pas question de forte croissance, à court terme. Ni à moyen terme, d\'ailleurs. Le ministre de l\'Economie évoque 1,5% ou même 2% de croissance pour 2015 ou 2016, mais aucun conjoncturiste ne s\'avance sur un tel terrain. Et quand bien même: de tels niveaux sont très loin de l\'emballement de l\'économie. Les freins à la reprise sont encore puissants en Europe, avec les pays du Sud loin d\'être remis de la cure d\'austérité qui leur a été imposée : ce n\'est pas demain qu\'ils recommenceront à acheter à leurs partenaires européens. En outre, l\'Allemagne, elle-même, va souffrir du ralentissement des pays émergents, vers lesquels elle exporte beaucoup.Pour le gouvernement fran çais, le risque, à trop parler de reprise, est de susciter une incompréhension grandissante au sein de l\'électorat.
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