Immobilier : les prix se stabilisent... sauf à Paris

La polémique de 2008 sur les prix de l'immobilier a rendu prudents les experts de la Fnaim. Depuis quelques trimestres, les évolutions de prix annoncées sont beaucoup plus mesurées. Et correspondent, à peu de choses près, aux statistiques « officielles » émanant des notaires quelques mois plus tard. Les chiffres publiés mardi sur le troisième trimestre 2010 méritent donc d'être attentivement regardés. Selon la Fnaim, les prix des appartements anciens ont progressé de 2,5 % par rapport au trimestre précédent et ceux des maisons sont restés stables. Au global, la progression moyenne s'établit à 0,8 % sur un an (+0,4 % pour les appartements, +1,2 % pour les maisons). Cette relative stabilité masque toutefois d'importants écarts géographiques. En effet, la Fnaim a constaté des baisses sur un quart du territoire. Entre - 2,5 % et - 6 % dans le Languedoc-Roussillon, la Franche Comté, la Lorraine, les Pays de la Loire et en Rhône Alpes pour les appartements. Concernant les maisons, ce sont les régions Basse Normandie, Picardie et Lorraine qui sembleraient les plus touchées. Les grandes villes semblent en revanche épargnées comme en témoigne : + 0,2 % à Marseille, + 2,4 % à Lyon. Paris brûle-t-il ?Mais c'est à Paris que la Fnaim constate une flambée, avec une hausse des appartements de 4,5 % sur un an et de 9,7 % sur le troisième trimestre par rapport à la même période un an plus tôt. Alors que la Fnaim se voit souvent reprocher de surévaluer les prix, c'est l'inverse qui se produit ici : les notaires de Paris Île-de-France ont annoncé le 30 septembre une hausse moyenne de 11,2 % sur un an à fin juillet dans les vingt arrondissements de la capitale.Cet épiphénomène parisien mis à part, le marché immobilier semble donc s'assagir, après la surchauffe du début d'année. Mais les Français ne le perçoivent pas ainsi. Selon un sondage Ifop, la moitié d'entre eux anticipent une hausse des prix dans les six mois à venir et seuls 8 % parient sur une érosion. En décembre 2009, alors que les prix étaient orientés à la baisse depuis deux ans, ils étaient tout de même 23 % à prévoir un rebond, et même 20% à penser que les prix avaient monté au cours du second semestre 2009. Comment expliquez un tel écart entre les chiffres et la perception des acheteurs ? L'une des raisons tient à l'affichage des prix dans les petites annonces et les vitrines d'agence, rarement en baisse. Mais qui masquent des négociations de plus en plus âpres entre acheteurs et vendeurs, parfois de 10 ou 15 %. La chute des taux de crédit immobilier, parvenus à des niveaux historiquement bas, a toutefois renforcé la capacité d'emprunt des acheteurs, expliquant en grande partie le rebond du marché du début d'année.
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