Chatel esquisse la réforme du lycée et veut revaloriser la filière littéraire

éducationLuc Chatel a peu de temps devant lui. Dès l'annonce, le 13 octobre, par le chef de l'État, des orientations de la réforme du lycée, le ministre de l'Éducation nationale a entamé un tour de France marathon des lycées et une série d'audiences avec les syndicats d'enseignants et fédérations de parents d'élèves pour préciser, d'ici à la fin de l'année, les modalités d'application.Au fur et à mesure de ces consultations, les premières pistes se dégagent. La classe de seconde, tout d'abord, qui doit retrouver sa vocation de réelle « détermination », devrait proposer deux enseignements d'« exploration » d'une heure trente (sciences économiques et sociales, langue vivante 3?), la langue vivante 2 devenant obligatoire. Il s'agit bien de « découvrir » des matières. Pas question donc d'alourdir la grille horaire. orientation progressiveLa classe de première, elle, deviendra plus générale, Nicolas Sarkozy souhaitant voir l'orientation devenir plus progressive et moins sélective. L'idée de Luc Chatel est donc de mettre en place des blocs communs d'enseignement (français, histoire-géographie, langues vivantes, EPS, éducation civique, juridique et sociale) afin de « décloisonner » ces disciplines et de faciliter les réorientations, explique-t-on dans l'entourage du chef de l'État. D'où l'absence, a priori, des matières scientifiques de ce tronc commun d'une quinzaine d'heures. Contrairement aux préconisations de Richard Descoings, le directeur de Sciences po, dont le rapport a servi de base à cette réforme, la filière S ne sera pas « respécialisée » en sciences, puisqu'elle fonctionne bien. Mais c'est la filière L qui sera revalorisée en devenant internationale. « Il y a un problème de survalorisation des mathématiques en France », constate-t-on. L'enseignement supérieur doit prendre des mesures volontaristes pour accueillir plus d'élèves littéraires, insiste-t-on au sein du gouvernement.Dans ce contexte, le sacro-saint baccalauréat devra évoluer. Les coefficients des épreuves évolueront. La notation pourrait aussi être modifiée, certaines disciplines, telle la philosophie, étant plus aléatoires que d'autres. Autre piste, organiser en classe de première plus d'épreuves anticipées. Quant aux classes préparatoires réservées à la filière STI (sciences et technologies industrielles), une dizaine devrait être créée dès l'année prochaine (700 places existent déjà), l'idée étant qu'à terme certaines soient intégrées à des lycées prestigieux, tel Henry-IV à Paris. D'ici à la fin de l'année, de nombreux points sensibles restent à régler. À commencer par les modalités de mise en place des deux heures hebdomadaires d'accompagnement personnalisé qui doivent s'intégrer dans l'horaire actuel. Une marge de man?uvre devrait pour cela être laissée aux chefs d'établissement, dans le cadre de leur autonomie. Clarisse Jay
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