Ces derniers jours, en Chine, la population ne s'intéresse pas tant à l'Égypte qu'à la préparation du nouvel an, placé sous le signe du Lapin. L'agence de presse officielle Chine Nouvelle rapporte les événements égyptiens a minima. Tandis que certains font un parallèle entre la place Tahrir et Tiananmen, les autorités chinoises, fidèles à leur ligne de « non-ingérence », restent muettes. Ce qui ne les empêche pas de suivre la situation. Au nom, d'abord, de leurs intérêts stratégiques et diplomatiques. L'Égypte est au coeur d'une région où sont concentrées 40 % des réserves d'hydrocarbures - dont Pékin a un besoin vital. En outre, le canal de Suez est essentiel au commerce international. Enfin, l'Égypte est le centre d'équilibre de la sécurité du Moyen-Orient.La République populaire manifeste ces dernières années un intérêt croissant pour l'Égypte, renforcé par celui du Caire de moins dépendre de Washington. En 2010, quelque 1.000 entreprises chinoises opéraient sur le sol égyptien, dont 85 % depuis quatre ans. Classée 22e investisseur dans le pays, la République populaire souhaite se hisser parmi les 10 premiers en 2013. Des joint-ventures ont été développés dans l'énergie, l'agriculture, les infrastructures, les biens manufacturés. L'Égypte veut en outre bénéficier de l'apport des technologies de pointe développées par la Chine. En particulier, Le Caire compte sur le know-how chinois pour atteindre d'ici à 2020 son objectif de 20 % d'électricité à partir du solaire et de l'éolien.Par ailleurs, un autre projet sino-égyptien ambitieux devrait voir le jour d'ici à 2020 : une zone de libre-échange autour de Suez, nécessitant un investissement de 1,5 milliard de dollars. Enfin, Le Caire va accueillir la première université sino-égyptienne pour le développement de l'apprentissage du chinois.Robert Jule

latribune.fr

06 Févr 2011, 21:24

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