Cinq instituts d'excellence pour doper l'innovation biomédicale

C'était l'une des propositions phares du rapport Marescaux sur la réforme des centres hospitaliers universitaires (CHU) remis en mai 2009 : reconstruire la dynamique de la recherche biomédicale en France en créant des Instituts hospitalo-universitaires (IHU) labellisés. Depuis, les mesures concernant les CHU ont été intégrés au projet de loi Bachelot sur l'hôpital (HPST), mais la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a chargé la commission Marescaux d'une seconde mission dédiée aux IHU, dont les conclusions lui ont été remises mardi. Une ambition confirmée par les 850 millions d'euros prévus par le grand emprunt pour le financement de cinq IHU.un constat négatifPour Valérie Pécresse, « ces fleurons de la recherche biomédicale » devront réunir, « en un lieu unique, la triple fonction de soins, de recherche et de formation ». Car l'idée des IHU est née d'un constat négatif : depuis leur création en 1958, les CHU n'ont jamais réussi à remplir cette triple mission. « Il y a peu de synergies entre hôpitaux et universités et peu de stratégies communes entre les ministères de la Recherche et de la Sant頻, constate le professeur Jacques Marescaux. Pour dynamiser la recherche biomédicale, notamment en termes industriels, plusieurs mesures ont déjà été prises en 2009 (réforme de l'Inserm, Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, conseil stratégique des industries de santé...). Restait à mieux valoriser la recherche clinique. En ce sens, les IHU devront mobiliser une masse critique d'au moins 300 personnes « mêlant enseignants-chercheurs et professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH) pour amener ceux-ci à la recherche et pas seulement aux soins », insiste Yvon Berland, président de l'université de la Méditerranée et membre de la commission. Constitués de préférence en fondation de coopération scientifique (un statut qui assure une gouvernance simple et flexible, selon les rapporteurs), ils devront intégrer les transferts de technologies, c'est-à-dire des co-financements par le privé, et s'appuyer sur les structures de valorisation locales, elles-aussi prévues par le grand emprunt, ce qui implique un « changement total de culture », anticipe Jacques Marescaux.Les appels d'offres seront lancés à la fin du printemps. Face au petit nombre d'élus (sélectionnés par un jury international), Valérie Pécresse a tenu à préciser que les projets non sélectionnés pourront concourir dans d'autres catégories prévues par le grand emprunt (laboratoires d'excellence, instituts de recherche technologique...). Clarisse Jay
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.