La BCE n'active pas « l'arme nucléaire »

Cap au sud pour la Banque centrale européenne. Trois jours après avoir annulé le seuil minimal d'éligibilité des titres grecs acceptés à ses opérations de refinancement, tribut de la BCE à l'opération de sauvetage d'Athènes, elle tenait à Lisbonne le premier de ses deux conseils délocalisés de l'année. Cette réunion s'est déroulée au moment où le Portugal, l'un des maillons faibles de la zone euro, est entré dans la ligne de mire des spéculateurs et sur fond d'euro fondant. La monnaie unique a perdu plus de 5 % de sa valeur depuis le début de la semaine pour dériver en dessous de 1,27 dollar en pleine conférence de presse de Jean-Claude Trichet, puis chuter jusqu'à 1,2655.Le défi pour le président de la BCE était de convaincre les marchés que son institution était en mesure d'empêcher que l'incendie grec ne se propage aux membres les plus fragiles de la zone. Martelant une nouvelle fois qu'un défaut de paiement de la Grèce était « hors de question », Trichet a estimé que « l'Espagne et le Portugal n'étaient pas dans le même bateau », rappelant qu'à la lecture des faits et des chiffres aucun pays de la zone euro n'était dans une situation financière comparable à celle de la Grèce. Mais surtout, il a cherché à mettre les gouvernements face à leurs responsabilités. L'appartenance à l'euro a apporté d'énormes avantages, mais avoir l'euro nécessite une attitude responsable, a-t-il expliqué, sommant implicitement les pouvoirs publics des États membres d'accélérer les réformes structurelles et l'assainissement de leurs finances publiques. Il a stigmatisé, sans les nommer, les responsables politiques qui à la naissance de l'euro avaient dénigré le pacte de stabilité et de croissance qu'il souhaite voir à l'avenir rigoureusement appliqué.jugé « appropri頻Le ton du président s'est nettement durci, mais le conseil des gouverneurs n'a pas modifié le tir, ni dans son diagnostic économique de croissance modérée, inégale mais non inflationniste, ni dans son arsenal de mesures anti-crise. Le taux directeur de la BCE, inchangé depuis un an, a été maintenu à 1%, un niveau jugé « appropri頻, ce qui laisse anticiper un statu quo prolongé et l'institution n'a pas l'intention d'élargir l'assouplissement de ses collatéraux aux pays membres autres que la Grèce.À la question, omniprésente ces derniers jours, de savoir si la BCE envisageait d'activer « l'arme nucléaire » - le recours à l'achat de titres de la dette publique d'État membres pour faire baisser les taux à long terme - Trichet a opposé une fin de non recevoir catégorique. L'option n'a tout simplement pas été discutée par le conseil des gouverneurs a affirmé son président. Il faudrait qu'elle soit poussée dans ses derniers retranchements pour que la BCE choisissent l'option d'assouplissement quantitatif qu'ont utilisé la Fed et la Banque d'Angleterre, car cela risquerait de compromettre son mandat de gardienne de la stabilité des prix, pour lequel elle conserve « un attachement inflexible ». nLe ton de Jean-Claude Trichet s'est nettement durci, mais le conseil des gouverneurs n'a pas modifié le tir.
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