La grogne salariale enfle chez Atos Origin

« Breton, ton bonus pour nos augmentations ! » Le slogan scandé ce jeudi par des salariés d'Atos Origin venus de toute la France, à l'occasion d'une manifestation devant le siège social de la SSII à La Défense, témoigne du malaise croissant au sein du groupe dirigé par Thierry Breton. Comme les 1er février, 4 mars et 1er avril, l'intersyndicale CFDT-CGT-UNSA d'Atos avait appelé les salariés à se mobiliser, pour réclamer à nouveau une augmentation des salaires générale, et non pas « à la tête du client », comme le dénonce Jack Toupet, coordonateur CGT. Les salaires ont été gelés l'an dernier,en raison de la récession. Et, pour 2010, l'enveloppe d'augmentation, certes relevée de 0,45 % à 1 % après la mobilisation du 4 mars, concerne uniquement les salaires inférieurs à 30.000 euros bruts. Cette enveloppe comprend également un montant destiné à un rééquilibrage de la parité hommes-femmes, ainsi qu'une somme allouée aux augmentations des salariés « surperformants », selon les termes de la direction. « Nous avons tous à coeur de mener à bien nos missions, nous devrions donc tous être augmentés », s'insurge une déléguée syndicale. importants bénéficesIl faut dire qu'Atos a plutôt bien surmonté la crise, avec un bénéfice net en hausse de 40,3 % en 2009, à 32 millions d'euros. La pilule de l'absence d'augmentation générale est d'autant plus amère que Thierry Breton, PDG d'Atos depuis le 10 février 2009, a droit à une rémunération fixe de 1,2 million d'euros au titre de 2009, d'après le rapport annuel du groupe. A quoi s'ajoute, au titre de 2009 toujours, une rémunération variable de 1,048 million d'euros. Las ! La délégation intersyndicale reçue jeudi par Arnaud Ruffat, président d'Atos Origin en France, s'est vu opposer « une fin de non-recevoir », selon Jack Toupet. Il n'est toujours pas question d'augmentation générale pour 2010 et Arnaud Ruffat a proposé aux représentants syndicaux de les revoir... en novembre afin de discuter à nouveau du sujet, mais pour 2011. Conséquence, le mot d'ordre de l'intersyndicale demeure plus que jamais la grève du zèle. En d'autres termes, quitter le bureau à 17 heures 30 au plus tard, effectuer des débréyages quotidiens, etc. Avant d'éventuelles actions lors de l'assemblée générale des actionnaires, le 27 mai. « Cela a un impact sur nos clients, les délais d'achèvement de nos missions s'allongent », reconnaît un délégué syndical. « Notre priorité réside dans l'emploi et la formation », se défend-Jean-Marie Simon, DRH d'Atos en France. Christine Lejoux Les salariés sont venus de toute la France pour manifester devant le siège social de la SSII à La Défense.
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