Bayer Schering Pharma très ambitieux pour 2015

Andreas Fibig a beau n'être PDG de Bayer Schering Pharma que depuis dix-huit mois, cet ancien haut dirigeant de Pfizer n'en a pas moins de grands projets pour le groupe. « D'ici à 2015, nous visons un chiffre d'affaires de 14 à 15 milliards d'euros pour passer du douzième au dixième rang mondial. Nous espérons lancer cinq à six nouveaux médicaments d'ici trois ans », a expliqué le dirigeant lors d'un voyage à l'invitation de Bayer. L'an dernier, la branche médicaments sur ordonnance du conglomérat de Leverkusen, dont le siège est situé à Berlin depuis le rachat de son compatriote Schering en 2006, a enregistré des ventes de 10,5 milliards d'euros, en hausse de 4,4 %. L'objectif d'une croissance de 30 % à 40 % en cinq ans peut sembler ambitieux dans un contexte de réduction des dépenses de santé et de montée des génériques. D'autant que son premier produit, la pilule contraceptive Yaz (1,3 milliard d'euros de revenus l'an dernier), risque de tomber dans le domaine public aux États-Unis dès l'an prochain. Le fabricant israélien de génériques Teva en a déjà lancé une « copie » moins chère. « Nous sommes toujours en procès, mais nous devrions perdre rapidement ce brevet », admet Andreas Fibig. Deux blockbusters potentielsCette perspective n'inquiète toutefois pas outre mesure le dirigeant, qui assure que la croissance « viendra des nouveaux produits ». Bayer dispose de deux blockbusters potentiels : l'anticoagulant Xarelto, concurrent du Lovenox de Sanofi, dont il attend jusqu'à 2,5 milliards de dollars de ventes, et l'anticancéreux Nexavar (1 à 2 milliards). Mais tous deux ont subi dernièrement des revers. Le Xarelto, commercialisé en Europe depuis mi-2008, attend toujours l'approbation de la Food and Drug Administration (l'autorité de santé américaine) qui a demandé des informations supplémentaires. Quant au Nexavar, déjà utilisé pour traiter les cancers du foie et du rein, il a subi, mi-juin, l'échec d'une étude de phase III (la dernière avant commercialisation) dans le cancer du poumon. Pourtant, Bayer, qui consacre environ 15 % de ses revenus à la recherche et développement (1,6 milliard d'euros l'an dernier) n'a pas l'intention d'abandonner ses efforts : il teste le produit dans le cancer de la thyroïde et le cancer du sein. Le groupe s'intéresse aussi de près au domaine cardiovasculaire. Il espère jusqu'à 1 milliard d'euros avec le Riociguat, contre l'hypertension pulmonaire, encore en phase III d'essais. Et 500 millions d'un produit contre la dégénérescence maculaire (perte de vue). En espérant que d'autres imprévus ne viennent pas amoindrir ces perspectives.
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