C'est une première mondiale. Nyse-Euronext et Microfis se sont unis pour créer, au plus tard au dernier trimestre 2010 et sous réserve de l'obtention par Microfis de l'agrément de PSI (prestataire de services d'investissement), un segment de marché dédié à la finance responsable. Paris Europlace soutient cette initiative puisqu'elle a décerné à Microfis le label de son pôle de compétitivité mondial « Finance innovation ». Le nom de ce segment n'a pas été dévoilé car il doit être validé par Nyse-Euronext New York.Concrètement, il s'agit d'un marché organisé sur lequel seront cotées et négociés des obligations ayant comme sous-jacent des créances sur des entités solidaires ou des institutions de microfinance internationales (IMF). A noter que les lignes de crédit accordés aux IMF seront transformés en obligations de droit français de 50.000 euros logées dans un fonds commun de titrisation (FCT) géré par Tickehau. En France, un milliard d'euros sont logés dans les fonds d'épargne salariale solidaire. Mais ce milliard est surtout investi en cash et non sur des entreprises solidaires au sens de la loi LME. Ce segment de marché ambitionne de capter cette manne vouée à grossir. Microfis, plate-forme à destination des investisseurs institutionnels en finance responsable, propose aux gérants d'externaliser et de mutualiser le coût d'origination, la structuration, la syndication, l'inscription à la cote et le suivi des risques c'est-à-dire le « listing sponsor ». La plate-forme assure, pour le compte des sous-jacents, la diffusion de l'information au marché. A ce jour, seul Alternext fonctionne comme cela, ce segment s'en inspirant fortement. Une modification de son règlement devrait intervenir. La comparaison entre les deux s'arrête là. De son côté, Nyse-Euronext a développé pour Microfis un outil de syndication transparent, a créé le segment de marché et assurera la cotation. Preuve qu'un marché peut servir à la syndication.Aujourd'hui, tout est techniquement au point pour lancer ce segment. Et Paris Europlace a même fait de la finance responsable un de ses axes stratégiques de développement. Reste aux investisseurs, principalement les banques et compagnies d'assurance, à passer à l'acte en participant au tour de table de Microfis. Pour démarrer, cette dernière a besoin d'environ 3 millions d'euros de fonds propres qui seront détenus à 90 % par des actionnaires institutionnels, la plupart d'entre eux étant les principaux utilisateurs de la plate-forme. La balle est donc dans leur camp. Thierry Serrouy

latribune.fr

06 Juill 2010, 23:59

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