L'Autorité de la concurrence veut toujours réguler Canal Plus

Bruno Lasserre persiste et signe. Le président de l'Autorité de la concurrence a réclamé à nouveau mardi une loi régulant a priori le secteur de la télévision payante - en pratique son acteur dominant Canal Plus. « Depuis le rachat de TPS, la position de Canal Plus n'a fait que se renforcer. Et les engagements pris lors du rachat tombent en 2012-13 ». En outre, « en Grande-Bretagne, l'Ofcom a imposé à Sky, l'équivalent de Canal Plus, de revendre ses chaînes premium. Et cela a été mis en vigueur malgré le recours de Sky. Il faudrait s'inspirer de cette expérience britannique, et mettre en place de manière durable une obligation pour Canal Plus de mettre à la disposition de tous des contenus premium dont ils sont privés aujourd'hui ».Les promesses de MatignonMais le gendarme de la concurrence ne peut le faire seul : « nous pouvons sanctionner, imposer des injonctions, mais jamais mettre en place une régulation a priori confiée au CSA. Seule une modification législative peut le faire ». Cette demande avait déjà été exprimée il y a un an, puis reprise dans le rapport de Marie-Dominique Halgelsteen, mais enterrée en février par Matignon, qui avait juste promis d'« engager prochainement des travaux avec les autorités de régulation en vue du renforcement de la concurrence » dans la TV payante. Une piste alors évoquée était d'organiser un sommet avec les régulateurs et les ministres concernés. En réalité, aucune suite n'a jamais été donnée. « Cette réunion n'a jamais eu lieu », a déploré mardi Bruno Lasserre, pour qui « le gouvernement devra s'interroger à nouveau » à l'issue des procédures contentieuses actuellement en cours contre Canal Plus, et que l'Autorité doit trancher à l'automne. En revanche, il s'est félicité qu'Orange renonce à réserver ses chaînes à ses abonnés ADSL. En effet, le nouveau directeur général Stéphane Richard a déclaré lundi qu'il n'était « pas raisonnable de fonder une stratégie de long terme sur une telle exclusivité, qui a été fortement remise en cause, et dont l'avenir juridique est incertain ». Pour Bruno Lasserre, « Stéphane Richard a admis que réserver des droits chers à une base de clients réduite ne permet pas de les rentabiliser. Orange a clairement compris [notamment] à cause des obstacles que nous avons mis sur la route. » JAMAL HENNI Lire aussi page 6
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