Le numérique, remède anticrise pour mode et textile

Maria Grachvogel a toujours été fascinée par la magie de la coupe d'un vêtement dont elle peut changer l'allure, le tombé et souligner une forme. C'est ce fameux tombé qui séduit aujourd'hui la clientèle, de plus en plus « jet-set », de cette jeune styliste londonienne, qui a fait ses débuts en 1995. Sa boutique de Londres, ouverte en 2001, a vu passer des clientes aussi célèbres qu'Angelina Jolie ou Emma Thompson. Et c'est pour parfaire encore et toujours ce fameux tombé que Maria Grachvogel continue de dessiner elle-même ses modèles et d'en réaliser les patrons. Contrairement à beaucoup de créateurs, qui délèguent ces tâches à des coupeurs ou à des étudiants, cette autodidacte tient à réaliser ses propres patrons, car « ainsi, avoue-t-elle, j'améliore mes modèles, je continue à créer et surtout je découvre de nouvelles idées ».Depuis 2001, Maria Grachvogel dessine sur ordinateur. Dès qu'elle a vu les logiciels de Lectra, éditeur de logiciels spécialisé pour les industries textiles et la mode, elle a décidé de se former à leur utilisation : Modaris, pour le modélisme, et Diamino pour le placement des tissus. collection « numérique »Maria Grachvogel n'a pas perdu de temps, sa première collection « numérique » a vu le jour pour le printemps-été 2002. « La technologie est libératrice ! Elle me fait gagner un temps fou et? énormément d'espace dans mon atelier ! » affirme-t-elle. L'ordinateur ne lui a pas enlevé le goût de dessiner au crayon sur ses carnets, mais il lui apporte une facilité considérable sur la phase du patronage.Lorsqu'un styliste est satisfait d'un modèle, il en fait le patron, autrement dit il dessine à plat sur du carton fort les différents morceaux qui composent le vêtement, puis il décline ces morceaux dans les différentes tailles. Ensuite, il faut placer ces morceaux sur le tissu pour optimiser l'utilisation de la matière tout en respectant d'éventuels motifs ou lignes de couture. « Faire ces patrons demande un gros effort physique, insiste Maria Grachvogel. On évite donc d'en faire pour rien? Avec l'ordinateur, je peux tester plusieurs idées très rapidement. Je peux décliner un modèle et le reprendre jusqu'à ce que j'obtienne l'effet précis que je recherche. Je n'ai pas besoin de refaire le patron à chaque fois ! »tombé impeccableC'est ainsi qu'elle a fini par enlever les coutures de côté sur les pantalons qu'elle dessine. Le logiciel l'a aidée à trouver une coupe qui donne un tombé impeccable à ce vêtement, que ses clientes ont baptisé « magic pants » tant il avantage la silhouette? Une des caractéristiques de la plupart des vêtements dessinés par Maria Grachvogel est qu'ils n'existent qu'en une seule taille, pouvant donc être portés par des femmes très différentes.Sophy Caulier
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