La Banque Postale, l'autre pompier de l'économie française

Alors qu\'elle nourrit de grandes ambitions sur le marché de la banque de détail en France, la Banque Postale est aussi sollicitée, en sa qualité de banque publique, sur des dossiers chauds pour donner un coup pouce. Cela a été le cas suite aux déconfitures financières de la banque franco-belge Dexia et plus récemment du Crédit Immobilier de France. Mais ces deux dossiers ont pris deux tournures diamétralement opposées pour celle qui veut se démarquer des \"5 géants\" de la banque de détail.La Banque Postale se veut \"la banque des territoires\" Sur le dossier Dexia, la Banque Postale s\'est clairement engagée en faveur du financement du secteur public local, allant même jusqu\'à prendre partiellement la place qu\'occupait la banque franco-belge sur ce marché. Le financement des collectivités locales est ainsi devenu la treizième priorité du plan stratégique 2011-2015 de la Banque Postale, qui se veut \"la banque des territoires\", selon les termes du  président du directoire, Philippe Wahl. Alors que les collectivités locales connaissent un vrai \"crédit crunch\" en cette année 2012, la Banque Postale a lancé une offre de crédit court terme d\'un montant maximal de 4 milliards d\'euros le 21 juin dernier. Après analyse de ces demandes, la banque a proposé 1 milliard d\'euros au total. Mais Philippe Wahl n\'a pas précisé quel montant avait été pour l\'heure signé sur ce milliard d\'euros par les collectivités.1 milliard de crédit à moyen terme pour les collectivités locales d\'ici fin 2012La Banque Postale va également élargir son offre de financement local en novembre en proposant des crédits à moyen et long terme. \"Nous pensons offrir un milliard d\'euros de crédits moyen long terme sur notre bilan\" d\'ici la fin 2012, a indiqué Philippe Wahl. Ceci ne pourra cependant pas \"durer des années et des années\", a-t-il précisé, au regard notamment du niveau modeste de fonds propres de la Banque Postale (6 milliards d\'euros). Elle attend donc \"que le schéma\" de la nouvelle banque des collectivités locales qu\'elle co-détiendra avec la Caisse des dépôts \"soit validé\" par la Commission européenne. Et alors \"nous nous y insérerons\", a indiqué Philippe Wahl. La coentreprise bénéficiera d\'un véhicule de refinancement sur les marchés -dont la nature est en discussion à Bruxelles-, ce qui permettra à la Banque Postale de ne pas assumer les financements long terme des collectivités locales sur ses ressources. L\'offre de crédits au secteur public local de la banque Postale doit, en outre, progressivement être élargie aux bailleurs sociaux en septembre, puis \"aux établissements de santé, aux sociétés d\'économie mixte, aux entreprises publics locales et aux organismes de logement social dans le courant de l\'année 2013\", indique le groupe.\"Pas d\'intérêt\" à reprendre le Crédit Immobilier de FranceLe dossier du Crédit Immobilier de France (CIF) a pris une toute autre tournure. Pourtant, au regard des velléités de développement sur le marché immobilier de la Banque Postale, l\'adossement du Crédit Immobilier de France, qui possède un véhicule de refinancement sur les marchés, semblait a priori idoine. Sollicitée par l\'Etat, la Banque Postale n\'a malgré cela pas donné suite. Pour Philippe Wahl, le reprise du CIF \"n\'était pas dans l\'intérêt\" de sa banque, \"compte tenu de sa taille (2,4 milliards d\'euros de fonds propres et un encours de crédits sous gestion de 33 milliards d\'euros, ndlr), des risques qu\'il présentait pour nous et de son modèle d\'affaires\". Mais \"la demande de l\'Etat était logique\" a-t-il estimé. La Banque Postale a longuement examiné les éléments financiers du CIF dans la \"data room\" dédiée aux potentiels repreneurs. Philippe Wahl a expliqué que ses équipes y ont trouvé des \"informations, y compris confidentielles, très intéressantes\" et qu\'elles ont \"passé plusieurs semaines, week-end compris, à exploiter les données et à forger (leur) vision\". L\'Etat a choisi une autre voie pour le CIFAu final, \"nous en avons discuté avec l\'Etat et l\'Etat a choisi une autre voie\", a déclaré Philippe Wahl. Le gouvernement a annoncé en début de semaine qu\'il allait venir en aide au CIF, sujet à de graves difficultés financières, mises en évidence après la dégradation la semaine dernière de sa note de trois crans par l\'agence Moody\'s. Selon nos informations, l\'Etat accordera sa garantie à hauteur de 4,7 milliards d\'euros, alors que les activités de crédit du groupe seront gérées en extinction, ce qui risque d\'impliquer une hécatombe sociale. Philippe Wahl a d\'ailleurs indiqué ce jeudi à ce sujet, qu\'il était trop tôt pour dire si la Banque Postale serait en mesure de reprendre des salariés du CIF dans le cadre de certaines activités. Mais il n\'a pas fermé la porte : \"on verra\", a-t-il brièvement précisé.
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