L'éditorial de Pierre-Angel Gay

Il est des précédents fâcheux. En matière bancaire, tout particulièrement, où l'on sait que le mieux est parfois l'ennemi du bien. Les appels à la mise en liquidation « rapide » de l'Anglo Irish Bank, qui se multiplient en Irlande et qui semblent trouver des relais à Bruxelles, font froid dans le dos. Non que l'exaspération des élus de l'île et l'impatience européenne soient injustifiées. La banque, par trois fois recapitalisée depuis l'éclatement de la crise des subprimes, a annoncé fin août une perte semestrielle abyssale de 8,2 milliards d'euros et ne donne aucun signe de redressement. La maintenir en l'état n'a donc pas de sens et l'on peut comprendre que les renflouements successifs dont elle a bénéficié indisposent les services chargés de la concurrence à Bruxelles. Mais faut-il, pour autant, privilégier une solution radicale?? Dublin a mis à l'étude trois options?: une scission à la Crédit Lyonnais (entre une « bonne » banque et des actifs pourris), une extinction lente et une disparition rapide. Selon que l'on privilégie le premier scénario ou le troisième, la facture varie, pour le contribuable, quasiment du simple au double. De 25 à 45 milliards d'euros. La différence donne à réfléchir. Le ministre irlandais des Finances a assuré lundi aux marchés financiers que, en toute hypothèse, une liquidation de l'Anglo Irish Bank n'entraînerait pas celle du... pays?! On aimerait en être sûr. Car la dernière banque que l'on a laissé délibérément faire faillite, s'appelait Lehman Brothers. Elle a failli emporter avec elle l'ensemble du système financier mondial et a ruiné les finances publiques des pays occidentaux. C'était il y a deux ans, presque jour pour jour. [email protected]
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