Les obligations convertibles portées par un vent favorable

À peine la rentrée de septembre entamée, l'appétit des investisseurs pour les obligations convertibles ne faiblit pas. Le milliard d'euros levé avec succès par Alcatel-Lucent en est un bon exemple. Initialement, le groupe comptait récolter 870 millions d'euros mais la demande a été si forte que l'intégralité de l'option de surallocation a été exercée. Il s'agit là de l'émission de convertibles la plus importante en euro depuis celle réalisée par ArcelorMittal. « Le carnet d'ordres a été largement sursouscrit. La prime de 35 % proposée aux investisseurs se situe dans le haut de la fourchette mais reste en ligne avec ce que l'on a pu observer précédemment », glisse Laurent Morel, responsable du marché primaire actions à la Société Généralecute; Générale. nouveau contexteSelon les données de Dealogic, dix entreprises ont déjà eu recours à ce segment de marché obligataire depuis le 1er juillet pour des montants oscillants entre 100 et 750 millions d'euros. Et cela alors que le montant total des capitaux réunis, hors secteur financier et obligations d'État, s'est élevé à 9 milliards d'euros au cours des six premiers mois de l'année. Contre 12 milliards d'euros sur la même période en 2003 qui, tel que le souligne Cyril Kammoun, associé-gérant chez Oddo Corporate Finance, s'était « révélée être une année record ». Seulement 5 milliards d'euros ont été mobilisés sur l'ensemble de l'année 2008. « Entre 2002 et 2006, la dette bancaire a pris le pas sur les emprunts obligataires », note Cyril Kammoun. Et de conclure?: « Beaucoup de dettes bancaires arrivant à maturité entre 2010 et 2012 ne pourront pas être remboursées dans de bonnes conditions et devraient inciter les émetteurs à se refinancer sur le marché obligataire. » refinancer sa detteOn peut toutefois se poser la question des conséquences d'une éventuelle rechute du marché action sur le segment des convertibles. Laurent Morel pense que cela ne serait pas de nature à pénaliser les volumes. D'après lui, « entre 1999 et 2003, le recours aux convertibles était utilisé pour financer des opérations de fusions-acquisitions ». Aujourd'hui, les émetteurs s'inscrivent « davantage dans une logique de refinancement de leur dette, avec une sensibilité un peu moins forte à l'aspect dilutif ». Côté investisseur, ce type de produit serait « adapté à un contexte boursier incertain à court terme et reste très recherché par une population de hedge funds et de fonds directionnels qui dispose encore de beaucoup de liquidités à placer ». Pour le moment, les prévisions portent sur un montant d'au moins 20 milliards d'euros pour cette année.
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