L'analyse financière ne sait plus sur quel pied danser

Imaginez une banque réputée modifiant sa recommandation et son objectif sur une grande valeur du CAC 40. De vendre, elle passe à acheter propulsant son objectif de cours de 36 à 80 euros. Poisson d'avril ? Non. C'est ce qui s'est passé en août dernier sur Michelin. Et ce n'est pas un cas isolé. De juillet à août, alors que la publication des résultats semestriels battait son plein, près de 10 % des révisions d'objectifs de cours faisaient état d'une variation de plus de 20 % à la hausse comme à la baisse. Du rarement vu. Les analystes sont-ils tombés sur la tête ? Leurs méthodes de travail sont-elles à revoir ? Rien de tout cela en vérité. La vérité est plutôt à rechercher dans une succession d'évènements bien déconcertants.Début 2010, après une année 2009 calamiteuse qui a vu nombre de sociétés alerter sur leurs résultats, la prudence et un pessimisme certain ont largement pesé sur les prévisions. La brusque reprise de l'activité constatée sur les trois premiers mois a, déjà, pris à contre-pied tous les spécialistes les poussant à relever leurs perspectives une première fois. Mais, alors qu'ils semblaient avoir retrouvé leurs repères et une situation plus «  normale », plusieurs facteurs macroéconomiques inattendus sont survenus. Incertitude dans les coursLa crise grecque tout d'abord. Les analystes l'avaient bien appréhendée lors de ses prémices en octobre 2009. En revanche, ses développements plongeant la zone euro dans des scénarios catastrophes les ont surpris. L'envolée des matières premières, ensuite. Le prix de vente moyen du caoutchouc a, par exemple, augmenté de plus de 92 % lors du deuxième trimestre 2010. La forte volatilité des devises également, qui a des répercussions sur les résultats de plusieurs entreprises qui ont cherché la croissance là où elle est actuellement, c'est-à-dire dans les pays émergents. Les indicateurs d'outre-Atlantique enfin, laissant craindre que la reprise du grand frère américain ne soit peut-être pas aussi robuste que prévu. Autant de facteurs imprévisibles qui ont donc déboussolé les analystes.Il ne faut pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain et remettre en cause l'intégralité des prévisions. Ces importantes révisions traduisent surtout l'incertitude dans laquelle gravitent ces professionnels, incertitude qui se retrouve d'ailleurs dans les cours, les différents indices européens et nord-américains ayant bien du mal à prendre une réelle orientation depuis le début de l'année et ce, en dépit du fort rebond des résultats des entreprises, constaté sur le premier semestre. Retrouvez l'analyse de près de 80 changements de « recos » sur LaTribune.frà la rubrique Vos Finance
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