Société Générale augmente son capital pour sortir de la crise en ordre de marche

On ne saura peut-être jamais si Nicolas Sarkozy, en lâchant lundi qu'après BNP Paribas, une « autre grande banque [rembourserait l'État] cette semaine », a seulement pré-annoncé, ou carrément précipité l'opération. Toujours est-il que Société Généralecute; Générale a annoncé hier une augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros. Un montant qui doit lui permettre de racheter à l'État, sans doute début novembre, les 3,4 milliards d'euros de titres hybrides et d'actions de préférence qu'elle a souscrits, sans compter 185 millions d'euros d'intérêts et de dividendes. Mais aussi de financer l'acquisition auprès de Dexia des 20 % du Crédit du Nord qui lui manquaient (lire ci-contre). Le tout, en renforçant le niveau et la qualité de son capital, puisque son ratio de fonds propres durs (« Core Tier One ») ressort à 8 %, contre 7,1 % pour BNP Paribas. Un niveau qui pourrait bien devenir le nouveau standard du marché (lire ci-dessus), en attendant les décisions des régulateurs.Société Généralecute; Générale veut aussi se donner les moyens de saisir les opportunités d'acquisition qui devraient se présenter dans les dix-huit prochains mois, à mesure que les banques réviseront leur stratégie et rationaliseront leur portefeuille d'activités. Elle s'intéresse en priorité à la banque de détail en Europe centrale et autour de la Méditerranée, ainsi qu'à la banque privée. Concernant le timing de l'opération, le PDG, Frédéric Oudéa, a expliqué que le G20 de Pittsburgh avait « clarifié le calendrier » des réformes réglementaires à venir, et que la banque avait voulu profiter de conditions de marché enfin normalisées. Tout en admettant qu'il avait « aussi pris en compte la dynamique des autres banques ». Il a par ailleurs souligné que la Société Généralecute; Générale, bien que libérée de la tutelle de l'État, maintenait ses engagements sur le crédit et les rémunérations.décote de 27%Ouverte du 8 au 20 octobre, l'offre fixe le prix de souscription à 36 euros, soit une décote de 27 %, comparable à celle proposée par BNP Paribas. L'opération, qui prévoit un droit préférentiel de souscription de 2 actions nouvelles pour 9 détenues, n'est pas dilutive pour les actionnaires qui choisiront d'y souscrire intégralement, à l'image de Groupama. La création de 135 millions d'actions nouvelles sera compensée par l'économie réalisée en remboursant l'État, si bien que l'opération sera neutre pour le bénéfice net par action à verser début 2010, auquel les titres nouveaux donneront droit. La banque ajoute qu'elle maintiendra un taux de distribution de dividende « généreux » de 35 % à 40 %. Après une certaine valse-hésitation à l'ouverture, le marché a bien réagi, le titre gagnant 2,85 % hier, à 53,69 euros. Standard & Poor's a annoncé qu'il maintenait inchangées les notes de crédit de Société Généralecute; Générale. Benjamin Jullie
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