InfrastructuresRio de Janeiro, siège des Jeux olympiques en 2016?: la nouvelle a ravi le président Lula à plus d'un titre. Au-delà de l'aspect sportif, elle est de nature à dynamiser la croissance du pays ? et les chances de maintien au pouvoir de son parti, le Parti des travailleurs, lors de l'élection présidentielle d'octobre 2010? En effet, sa dauphine, Dilma Roussef, est aussi, en sa qualité de numéro deux du gouvernement, responsable du programme d'accélération de la croissance (PAC), mis en ?uvre au début 2007 et qui devrait s'achever, coïncidence du calendrier, au moment de la présidentielle. À la Fédération des industries de l'État de Rio de Janeiro, Cristiano Prado cite les chantiers qui vont changer Rio en profondeur?: modernisation de l'aéroport international, extension du réseau de métro, nouvelles autoroutes, etc. Mais certains de ces ouvrages faisant partie du fameux PAC, le programme général, une mosaïque de 10.900 projets pour une enveloppe totale de 200 milliards d'euros ont pris un retard considérable. détournement de fondsSelon l'étude d'une ONG, seuls 7 % des projets sont achevés et 67 % n'ont pas reçu le premier coup de pioche? Pour l'économiste Paulo Brasil, « la bureaucratie constitue la principale entrave au succès du PAC », mais des accusations de détournement de fonds ont paralysé plusieurs chantiers. Pis, selon l'organisation Transparency International, le Brésil est l'un des pays industrialisés les plus gravement touchés par la corruption. Dans le cadre des JO, les investissements, principalement destinés à l'amélioration des infrastructures, devraient se multiplier, et atteindre 10,7 milliards d'euros. À cela s'ajouteront les 40 milliards d'euros qui seront dépensés d'ici à 2014, dans la perspective de la Coupe du monde, dont Rio sera également le centre. Autant dire qu'une telle avalanche d'investissements, au Brésil, peut aussi signifier des affaires juteuses pour certains intermédiaires? D'ailleurs, selon l'universitaire Hilario Franco Junior, cité dans la presse locale, la Coupe du monde et les JO à Rio pourraient favoriser l'augmentation de la corruption. Il en veut pour preuve l'expérience des jeux panaméricains, à Rio, en 2007?: « Le budget initial a été multiplié par dix? », assure-t-il. Il n'empêche, les plus optimistes prévoient une croissance du PIB brésilien de 6 % en 2010, après une année 2009 plutôt terne (prévision d'un recul de 0,7 %)Yann Le Houelleur, à São Paulo

latribune.fr

07 Oct 2009, 1:48

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