Un vrai de vrai. Jean-Paul Chifflet, le futur directeur général de Crédit Agricolegricole SA, est un « géant vert », pur produit des caisses régionales. Le débarquement du secrétaire général de la Fédération nationale à la tête de la Banque verte n'était pas intervenu depuis 1993 avec Lucien Douroux. Plus que le retour au passé, l'arrivée de Jean-Paul Chifflet sonne le retour des caisses régionales au pouvoir dans le groupe. Depuis deux ans, il menait la fronde du réseau de la Banque verte contre l'organe coté Crédit Agricolegricole SA et son patron Georges Pauget. Il lui reprochait d'avoir accéléré l'essor du groupe dans la banque d'investissement, avec Calyon, et à l'international avec la mésaventure grecque d'Emporiki et l'imbroglio espagnol de Bankinter. En juillet 2008, il milite pour le départ de Georges Pauget après que les caisses régionales ont dû recapitaliser le groupe de 3 milliards d'euros. En pleine crise financière et auréolé de la présidence de la Fédération bancaire française, Georges Pauget obtient un sursis. «?ça va etre dur?»Mais Jean-Paul Chifflet impose un recentrage stratégique fort et historique du Crédit Agricolegricole sur ses métiers de banque de détail. À la tête de la banque en 2010, il poursuivra la stratégie qu'il avait impulsée. Le futur patron de Crédit Agricolegricole SA est considéré comme le représentant de la ligne radicale de la Banque verte qui met la banque de détail au centre du groupe. « Ça va être dur pour les activités connexes comme Calyon ou la gestion d'actifs », explique une source qui se souvient que Jean-Paul Chifflet soutenait en 2002 la fronde menée par Édouard Esparbès contre le rachat du Crédit Lyonnais. Il devra désormais choisir ses proches, des hommes verts comme lui. Parmi eux, le directeur général de la caisse régionale d'Île-de-France, Pascal Célérier, qui se verrait bien chez LCL. Matthieu Pechberty

latribune.fr

07 Nov 2009, 1:58

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