Le groupe Figaro amortit les pertes de son quotidien

esseDeux mois et demi après le lancement de sa nouvelle formule, le 20 septembre, les dirigeants du « Figaro » affichent leur satisfaction. « La diffusion a augmenté de 1,28 % en octobre, elle sera en hausse en novembre également », se félicite Étienne Mougeotte, le directeur de la rédaction. Les annonceurs ont répondu au rendez-vous. « Nous avons gagné des parts de marché. Après un mauvais mois d'octobre, nous avons enregistré une croissance supérieure à 20 % en novembre, affirme Pierre Conte, directeur général adjoint du ?Figaro?. Les annonceurs de la banque-assurance, du développement durable et de la consommation haut de gamme sont présents. » Résultat : malgré une chute sévère des recettes publicitaires du quotidien, «  le groupe va terminer légèrement positif en 2009 ». Pour 2010, la prudence reste toutefois de mise.La nouvelle année sera le moment du pari de l'information payante sur Internet. « Des zones payantes seront lancées en janvier-février sur Internet et sur le mobile, annonce Pierre Conte. Il y aura aussi des services premium, comme une base de données managers reliées à toutes les informations qui ont été écrites sur eux. » Aujourd'hui, une partie du contenu du « Figaro » ? les éditos et opinions des grandes signatures du journal ? n'est pas disponible sur le Web. « Sur Lefigaro.fr, la publicité sur Internet a augmenté de 20 % cette année », et le site est « proche de l'équilibre », selon Pierre Conte. Un visiteur sur cinq arrive sur Lefigaro.fr en passant par Google. Face au géant du Net, accusé de piller les éditeurs, le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) tente une action commune. D'autres réflexions sont en cours. « Ne pourrait-on pas organiser la diffusion commune des contenus payants, à l'image de Journalism.com, aux États-Unis, ou vendre ensemble nos inventaires publicitaires ? » s'interroge Pierre Conte.Large palette de sitesSi le quotidien reste le navire amiral du groupe en termes de marque, il est en perte. Ses déficits sont compensés par les autres activités. L'objectif de voir les activités numériques peser 20 % du chiffre d'affaires du groupe pourrait être atteint dès le début de l'année prochaine. Le groupe possède aujourd'hui une large palette de sites Internet qui va de Sport24.com au site culturel Evene.fr, en passant par l'e-commerce avec Bazarchic et Ticketac. « Le Figaro » a su anticiper en fusionnant il y a trois ans les sites Cadremploi et Explorimmo avec Keljob pour créer Adenclassifieds, qui revendique la place de n° 1 des annonces classées sur Internet. Certes, la société, cotée en Bourse, souffre beaucoup cette année. Son chiffre d'affaires atteint tout de même 40 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2009 (? 18 % à périmètre comparable). « Les annonces classées sur le quotidien sont tombées à 30 millions d'euros en 2008, alors qu'elles pesaient 105 millions en 2000 », souligne Pierre Conte.Dernière acquisition en date dans cette stratégie de diversification méthodique, celle du très rentable mensuel patrimonial « Le Particulier », dont les ventes dépassent les 466.000 exemplaires (sources OJD). Désormais, le groupe réalise 55 % de son chiffre d'affaires avec des activités qui ne portent pas la marque Figaro.Sandrine Bajos et Sandrine CassiniL'année 2010 sera le moment du pari de l'information payante sur Internet.
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