Gare à la gourmandise des opérateurs télécoms

étudeLes opérateurs de télécommunications, comme France Télécome;lécom, Deutsche Telekom et leur homologue britannique BT, possèdent une grande qualité pour les investisseurs. Il s'agit d'un secteur défensif, autrement dit peu sensible à la conjoncture économique. Revers de la médaille, leurs cours de Bourse ont peu progressé cette année, le marché ayant préféré les valeurs cycliques, afin de jouer la reprise de l'économie mondiale. L'indice Bloomberg Europe des opérateurs de télécommunications gagne 11 % depuis janvier, quand le Dow Jones Euro Stoxx 50 s'envole de 18 %. Il y a donc fort à parier que certains opérateurs européens soient tentés de contrebalancer l'absence de plus-values boursières pour leurs actionnaires par une augmentation de leurs dividendes. C'est ce que redoute Moody's, dans une récente étude. À juste titre : l'espagnol Telefonica a devancé les craintes de l'agence d'évaluation financière en annonçant, le mois dernier, une hausse de 22 % de son dividende au titre de 2009.Si Moody's s'inquiète de possibles augmentations de la rémunération des actionnaires, c'est parce que les bilans jusqu'alors solides des opérateurs de télécommunications risquent d'être également entamés pour financer des investissements et des acquisitions indispensables. Face à des opérateurs alternatifs très compétitifs, les opérateurs historiques comme France Télécome;lécom devront en effet développer des réseaux Internet à très haut débit. concurrence Après s'être limités à une fourchette de 12 % à 15 % du chiffre d'affaires en 2009, les investissements de ces acteurs remonteront, à moyen terme, affirme Moody's. Des opérateurs qui devront de surcroît se doter de relais de croissance dans les pays émergents, le taux de pénétration de la téléphonie mobile se montant à 130 % dans les marchés matures. Pas plus tard qu'en octobre, Vivendi a ainsi déboursé 2,8 milliards d'euros pour acquérir le brésilien GVT. Plus généralement, l'exacerbation de la concurrence entre les opérateurs télécoms penche en faveur d'une concentration du secteur. Notamment dans la téléphonie mobile : il n'existe pas moins de 70 opérateurs en Europe, pour 350 millions de ménages, alors qu'ils sont seulement 4 aux États-Unis, pour un même nombre de foyers.Mais tant que cette croissance externe indispensable ne débouche pas sur un endettement plus de trois fois supérieur à l'excédent brut d'exploitation, les opérateurs ne risquent pas de voir leur note de solvabilité abaissée, tempère Moody's. Que le secteur des télécoms se le tienne pour dit. Christine Lejoux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.