Nissan champion de la délocalisation avec Renault

Avec son partenaire Renault, Nissan est le champion de la « délocalisation ». Le constructeur japonais a ainsi décidé de ne plus produire son 4x4 Rogue au Japon, a annoncé lundi un dirigeant de la firme nippone, cité par l'agence Reuters. L'usine Nissan de Kyushu, dans le sud du Japon, va donc perdre la fabrication des 100.000 Rogue par an, un modèle vendu notamment aux États-Unis et globalement semblable au Qashqai que l'on connaît en Europe. Obsédé par la nécessité d'être proche des marchés, Nissan a été l'un des pionniers de la production hors du Japon. Mais, depuis la prise de contrôle par Renault il y a plus de onze ans et l'arrivée de Carlos Ghosn à sa tête, le mouvement s'est largement amplifié... pour réduire les coûts.Résultat, Nissan ne fabriquait plus, en octobre, que 24 % de ses véhicules au Japon. Contre... 32 % l'an dernier. Un record. Ce pourcentage est d'ailleurs à peine supérieur à la part de la France dans la production totale de Renault ! Toyota réalise encore, pour sa part, 43,5 % de sa production dans l'archipel. Le groupe Volkswagen assemble le tiers de ses véhicules en Allemagne et PSA juste un peu moins de 40 % dans l'Hexagone. Il est clair que, parmi les japonais, Toyota préfère une plus grande stabilité dans la production et privilégie sa relation avec ses fournisseurs traditionnels. Une usine neuve en IndeNissan est très implanté industriellement au Mexique, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, Espagne, Thaïlande. Un legs historique. Mais, dernièrement, il a aussi largement délocalisé vers... les pays à bas coûts. Pour remplacer sa petite Micra, fabriquée jusqu'ici au Japon et en Grande-Bretagne, Nissan a ainsi lancé cette année un modèle bas de gamme produit dans une usine neuve en Inde. Ce véhicule est exporté vers l'Europe. Une première. À part le coréen Hyundai et le spécialiste japonais du mini-véhicule pas cher Suzuki, aucun autre constructeur n'avait jusqu'ici osé envoyer sur le Vieux Continent des modèles assemblés dans le sous-continent. Pour des raisons de logistique et de qualité. De fait, la nouvelle Micra se caractérise par une finition très médiocre ! Cette petite citadine s'inscrit dans une stratégie mondiale de modèles à coûts réduits - mais pas à prix cassés - produits en Thaïlande, en Inde, en Chine, et bientôt au Mexique. Alain-Gabriel Verdevoye
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