L'évaluation comptable progresse en entreprise

L'évaluation comptable devient peu à peu une réalité dans le monde de l'entreprise. Y contribue sans doute la norme comptable internationale IAS 36 qui impose de réaliser des tests annuels de dépréciation des survaleurs (goodwill), autrement dit de mesurer l'écart entre la valeur comptable des actifs incorporels (brevets, marques, licences, etc.) et leur valeur recouvrable. C'est l'un des principaux enseignements du dernier baromètre Accuracy-université Paris-Dauphine réalisé auprès de 104 sociétés du SBF 120.Dans cet intéressant indicateur en effet, une note entre 4 et 6 sur 10 correspond à une communication acceptable au vu de la norme IAS 36. Cette année, les entreprises du baromètre obtiennent une note moyenne de 5,4 sur 10. Alors que la note n'était que de 4,9 en 2008 et de 4,6 en 2007. Pour autant, cette communication pourrait être améliorée en corrigeant, par exemple, le manque de précisions sur les taux, les flux et le choix des unités génératrices de trésorerie (UGT). 42 % de l'échantillon des sociétés étudiées entrent dans cette fourchette (entre 4 et 6 sur 10). Autrement dit, leur communication satisfait tout juste aux exigences de la norme. Seules neuf sociétés décrochent une note supérieure à 8 sur 10.norme délaisséeForce est donc de constater que la plupart des entreprises privilégient une communication a minima. Par exemple, « elles communiquent peu sur la norme IAS 36. S'agissant d'évaluation, les trois quarts de la norme, qui traitent de débats théoriques, sont même délaissés », explique Henri Philippe, vice-président d'Accuracy, société de conseil en finance d'entreprise. Pourquoi ? L'évaluation comptable est une pièce centrale dans une société : une mauvaise évaluation sur un actif incorporel entraîne une dépréciation qui détériore le résultat d'exploitation courant de l'entreprise. L'équipe dirigeante n'a donc pas intérêt à dévoiler certaines informations sensibles aux analystes financiers qui risqueraient de remettre en question sa stratégie future.De même, une entreprise ne va pas forcément communiquer avec clarté sur son estimation des flux de trésorerie futurs qui doivent être estimés pour un actif dans son état actuel. Le directeur financier peut décider de les transmettre uniquement au comité d'audit et aux commissaires aux comptes de la société. Idem sur les modalités de calcul du taux de croissance de l'entreprise. « Les entreprises n'ont pas envie d'afficher leurs flux futurs ni leur taux de croissance pour ne pas dévoiler leur politique stratégique », relève Henri Philippe. Selon le baromètre, en 2008, un cinquième des sociétés (21 %) donne des éléments sur les modalités utilisées pour déterminer le taux d'actualisation (taux comprenant à la fois la valeur du temps écoulé et le niveau de risque d'activité de l'entreprise). Mais seulement 3 % communiquent sur la totalité des paramètres utilisés ! Le baromètre montre donc bien que des efforts de transparence restent encore à faire. « L'un des principaux intérêts de la norme IAS 36 consiste à faire de la pédagogie autour de la valeur au sein de l'entreprise », indique le vice-président d'Accuracy. Elle aurait également le mérite de faire progresser la culture financière dans les entreprises voire dans les PME.Frédéric Hastingsétude
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